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Pérou

Migration vénézuélienne: le cours de la farine de maïs devient très instructif

Produit intérieur brut, indice des prix à la consommation, taux de chômage, taux d’intérêt directeurs, balance des paiements… Les économistes ne manquent pas d’indicateurs pour leurs analyses. Au Pérou, voilà que vient de s’ajouter à cette liste non exhaustive la farine de maïs. C'est à première vue peu orthodoxe, mais il s'agit d'un indicateur très pertinent pour mesurer l’impact de la crise vénézuélienne.

Au Pérou, les importations de farine de maïs ont augmenté de 345% durant le premier semestre 2019 par rapport à l’année précédente.
Au Pérou, les importations de farine de maïs ont augmenté de 345% durant le premier semestre 2019 par rapport à l’année précédente. A man cleans corn at the Mercado Mayoreo wholesale market in Man
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Avec notre correspondant dans la région, Éric Samson

Quand Christophe Colomb a touché terre en 1492 dans les Caraïbes, on sait que les indigènes lui ont offert une arepa. C’est dire si cette galette de maïs servie grillée, frite ou cuite au four, fait partie non seulement de la gastronomie, mais de l’histoire latino-américaine.

Les archéologues ont d’ailleurs découvert des traces de la culture du maïs datant de 3 000 ans. Les peuples pré-colombiens le pilaient jusqu’à le réduire en bouillie, qu'ils façonnaient ensuite en boules cuites sur une planche en argile, l’aripo, qui a peut-être donné son nom à l’arepa.

Si l'on attend, en France, qu’on nous serve notre « pain quotidien », en Colombie et au Venezuela, c’est donc plutôt l’arepa. Et visiblement, les migrants vénézuéliens n’ont pas l’intention de changer de menu : les importations de farine de maïs du Pérou ont augmenté de 345% durant le premier semestre 2019 par rapport à l’année précédente.

Jusqu’alors, le pays en produisait suffisamment pour sa consommation interne. Mais c’était avant l’arrivée de 860 000 migrants vénézuéliens, selon les derniers chiffres officiels. Quelque 6 295 tonnes de farine de maïs ont été importées de janvier à juillet pour un total de 6 millions d’euros.

Ces importations proviennent des États-Unis, du Mexique, du Costa Rica et surtout de Colombie. Mais pas du Venezuela. Une preuve de plus de la situation catastrophique de l’agriculture de ce pays, et une raison de plus faisant de la farine de maïs un indicateur économique pas plus bête que les autres.

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