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Salvador / Droit des femmes

Salvador: 40 ans de prison requis pour avoir accouché d'un bébé mort-né

Elle est devenue un symbole des femmes bien au-delà du Salvador. Evelyn Hernandez, 21 ans, risque 40 ans de prison pour avoir accouché d'un bébé mort-né. Dans ce petit pays d'Amérique centrale, la législation anti-avortement est une des plus strictes du monde et ce feuilleton judiciaire qui dure depuis 3 ans a permis de rouvrir le débat sur la dépénalisation de l'avortement.

Condamnée à 30 ans de prison pour avortement, Evelyn Hernandez, ici le 16 août 2019 à Ciudad Delgado, a été rejugée lors d'un deuxième procès et risque désormais 40 ans de prison.
Condamnée à 30 ans de prison pour avortement, Evelyn Hernandez, ici le 16 août 2019 à Ciudad Delgado, a été rejugée lors d'un deuxième procès et risque désormais 40 ans de prison. REUTERS/Jose Cabezas
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Au moment des faits, Evelyn Hernandez est âgée de 18 ans. Elle vit dans un quartier du Cuzcatlan rural contrôlé par des gangs. À plusieurs reprises, elle sera victime de viols, mais comme beaucoup de femmes, elle ne portera pas plainte par crainte de représailles.

Un jour, de violentes douleurs abdominales se déclenchent. Aux toilettes, elle saigne abondamment, donne naissance à un bébé et s'évanouit. L'autopsie établit que le nouveau-né est âgé de 32 semaines, et qu'il est décédé des suites d'une infection pulmonaire.

Elle explique qu'elle n'était pas au courant qu'elle était enceinte et que le bébé était déjà mort au moment de l'accouchement. L'hôpital, lui, qualifie l'incident d'avortement, et est dès lors obligé d'en informer les autorités.

Condamnée à 30 ans de prison

Au Salvador, quelles que soient les circonstances, l'avortement est interdit et lourdement pénalisé. Evelyn Hernandez est alors condamnée à 30 ans de prison pour homicide aggravé avec préméditation.

Grâce à la mobilisation de ses avocats et des organisations féminines, la décision a été annulée. Pour ce deuxième procès, le ministère public salvadorien a changé de chef d'inculpation : Evelyn Hernandez n'est plus accusée d'homicide aggravé avec préméditation mais d'homicide aggravé par négligence. La justice a requis 40 ans de prison, le verdict sera rendu lundi 19 août.

La défense demande à ce que la jeune femme bénéficie d'une remise en liberté conditionnelle, afin de créer un précédent juridique en attendant que le jeune Nayib Bukele, qui vient de prendre ses fonctions de président du Salvador, n'ouvre le débat sur l'avortement comme il s'y était engagé pendant sa campagne.

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