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Argentine

Argentine: le spectre d’un retour du péronisme fait plonger la Bourse

La Bourse argentine s’est effondrée et le peso s’est dévalué lundi 12 août après le revers électoral du président Macri aux primaires, témoignant de la défiance des marchés à l’égard du vainqueur, Alberto Fernández, soutenu par l’ancienne présidente Cristina Kirchner.

La Bourse a plongé de près de 38% lundi 12 août, après la défaite de Mauricio Macri aux primaires de dimanche.
La Bourse a plongé de près de 38% lundi 12 août, après la défaite de Mauricio Macri aux primaires de dimanche. RONALDO SCHEMIDT / AFP
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Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

La forte réaction des marchés à la défaite de Mauricio Macri est à la hauteur de la déception des investisseurs. Vendredi dernier, sur la foi de sondages confidentiels qui prédisaient un résultat serré, ils avaient acheté des actions et des titres de la dette argentins. La Bourse avait bondi et le peso s’était raffermi.

Mais dimanche soir, Alberto Fernández devance l’actuel président Mauricio Macri de 15 points et le retour des péronistes au pouvoir à l’occasion des élections d’octobre paraît inévitable. Or, le péronisme, du moins dans la version qui a été celle de la présidence de Cristina Kirchner, c’est le contrôle des changes, les restrictions à la circulation des capitaux et le dirigisme économique.

Lundi noir

D’où ce lundi noir : les investisseurs vendent, les actions argentines chutent de 59% à New York et de près de 38% à Buenos Aires et le peso perd 28% face au dollar.

Alberto Fernández, qui se veut le représentant d’un péronisme modéré, a jugé cette réaction irrationnelle et accusé les autorités de laisser faire. Il est vrai que la Banque centrale a tardé à intervenir, tandis que Mauricio Macri affirmait que c’était à l’opposition de prouver que les craintes qu’elle suscite sont infondées.

« Le doute qui s'est installé s'explique par le fait qu'ils n'inspirent pas confiance, a tancé le président sortant lors d’une conférence de presse. Et la confiance est difficile à obtenir. Dans le passé, beaucoup de gens ont décidé qu'ils n'allaient pas laisser leur argent dans ce pays. Si la victoire du camp Kirchner se confirmait en octobre ou en novembre, c'est terrible ce qu'il peut se passer. On ne peut pas revenir en arrière, parce que le monde voit ceci comme la fin de l'Argentine ! »

En attendant, les Argentins vont payer l’addition en raison de la hausse des prix qu’entraînera la dévaluation.

Soutien de Bolsonaro

Lors d’une visite près de la frontière entre les deux pays, le président brésilien – qui n’a jamais caché sa préférence pour le conservateur Macri - ne s’est pas gêné pour donner son opinion sur le résultat des primaires.

« La bande à Cristina Kirchner, qui est la même que celle de Dilma Rousseff, la même que celle de Maduro et Chávez, et de Fidel Castro, a montré le bout de son nez ici. Si cette gauche pourrie revient au pouvoir en Argentine, nous pourrions avoir une nouvelle crise de réfugiés dans le sud du Brésil. »

Jair Bolsonaro fait référence à l’État de Roraima, dans le Nord du Brésil, où des dizaines de milliers de Vénézuéliens ont traversé la frontière à la suite de l’effondrement de l’économie du pays. Selon lui, la victoire d’Alberto Fernandez aux élections d’octobre provoquerait un désastre économique similaire en Argentine.

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