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Mexique / Etats-Unis

Le Mexique conteste la décision des États-Unis de verrouiller l'accès à l'asile

Le gouvernement mexicain conteste les nouvelles règles restrictives en matière d’immigration décidées par Washington le 15 juillet qui limitent le droit d’asile et l’accès au statut de réfugié.

Un groupe de migrants arrêtés par les autorités américaines après avoir franchi la frontière entre le Mexique et les États-Unis, le 18 mai 2019.
Un groupe de migrants arrêtés par les autorités américaines après avoir franchi la frontière entre le Mexique et les États-Unis, le 18 mai 2019. MARIO TAMA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Avec notre correspondant au Mexique, Patrick John Buffe

Le gouvernement mexicain conteste la décision de Washington de refuser les demandes d'asile déposées à sa frontière sud par des migrants n'ayant pas sollicité le statut de réfugié au Mexique ou dans l’un des pays qu’ils ont traversés.

« Le Mexique n'est pas d'accord pas avec les mesures qui verrouillent [l'accès à] l'asile ou [au statut] de réfugié, visant ceux qui craignent pour leur vie dans leur pays d'origine », a déclaré le chef de la diplomatie mexicaine Marcelo Ebrard lors d'une conférence de presse le lundi 15 juillet.

Principe de non-refoulement

Selon le chef de la diplomatie mexicaine, le pays restera attentif aux conséquences de cette décision sur les demandeurs d’asile d’autres pays, notamment centre-américains, qui entrent aux États-Unis après avoir traversé le Mexique. Pour réduire le nombre de migrants sur son territoire, les Etats-Unis ont déjà décidé au début de l’année de renvoyer au Mexique les demandeurs d’asile, le temps que leur dossier soit examiné pas la justice américaine. Depuis février dernier, 18 000 migrants ont déjà été reconduits du côté mexicain de la frontière.

Mexico restera également vigilant sur le respect du principe de non-refoulement. Ce principe prévoit qu'aucun État signataire de la Convention de l'ONU de 1951 sur le statut des réfugiés « n'expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ».

Pression des États-Unis

Le chef de la diplomatie mexicaine a également nié que ces mesures unilatérales signifiaient que le Mexique soit désormais un « pays tiers sûr ». Tout comme l'Union européenne permet de renvoyer les demandeurs d'asile dans le pays membre par lequel ils sont entrés dans l'UE, les lois américaines prévoient la possibilité de refuser les demandes d'asile des migrants ayant transité par un pays tiers considéré comme « sûr ».

Pour acquérir ce statut, réclamé par le gouvernement américain et lui permettant de renvoyer les demandeurs d’asile sans même examiner leur requête, le Mexique doit passer un accord avec États-Unis. Marcelo Ebrard a rappelé que cette décision devait recevoir l'aval du Parlement mexicain. « Nous ne débuterons aucune négociation sur le statut de "pays tiers sûr" sans recevoir le feu vert du Parlement », a-t-il expliqué. Le Mexique est d'ailleurs loin d’être un pays sûr, pas plus que le Guatemala avec lequel le gouvernement américain cherche à signer un tel accord.

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