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Venezuela

Au Venezuela, pro et anti-Maduro dans la rue pour la fête nationale

Pro et anti-Maduro ont manifesté ce vendredi 5 juillet au Venezuela. Les premiers pour célébrer la fête de l'indépendance. Les seconds pour exiger la fin des violations des droits de l'homme.

Manifestation de l'opposition vénézuélienne à Caracas, le 5 juillet 2019.
Manifestation de l'opposition vénézuélienne à Caracas, le 5 juillet 2019. REUTERS/Manaure Quintero
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Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille

Comme souvent, Caracas était partagée en deux ambiances très distinctes en ce jour de l'indépendance. D’un côté, cette manifestation de l’opposition où l’ambiance n’était pas à la fête nationale. Au contraire, les slogans dénoncent les tortures et les assassinats politiques.

Certains manifestants se félicitent du rapport publié par les Nations unies sur les violations des droits de l’homme. A l'image d'Ana, une quadragénaire parmi les fidèles de Juan Guaido : « C’est l’occasion, pour le reste du monde, de savoir ce qu’il se passe au Venezuela. Et c’est un vrai soutien pour nous de la part d’une instance internationale reconnue et estimée. »

Non loin d’Ana, Fernando a le visage sombre : il ne partage pas l’enthousiasme de la plupart des manifestants. « Beaucoup de gens pensent qu’avec ce rapport, ça y est, le gouvernement va partir. Mais non ! Ce gouvernement est une organisation de délinquants qui a beaucoup à perdre. Donc je pense qu’ils ne vont jamais partir d’eux-mêmes. Je pense que ça ne va pas bien finir, ça va être un combat violent. »

Selon Fernando, c’est ce qui explique que le cortège soit aussi disséminé. Quelques centaines de personnes, plusieurs milliers tout au plus lorsque Juan Guaido prend la parole. On est loin des manifestations monstres du début de l'année. D’autant que le cortège a été bloqué par une barrière de soldats alors qu’il devait rejoindre le siège de la Direction générale du contre-espionnage militaire, où un capitaine serait mort sous la torture samedi dernier.

Du haut de ses 20 ans, Alberto comprend bien le désespoir de ses concitoyens. « La priorité, c’est de donner à manger à ses enfants plutôt que de sortir manifester. La priorité, c’est de trouver de l’eau pour survivre plutôt que de sortir manifester. Pendant qu’ils cherchent de la nourriture, de l’eau, du gaz, ils n’ont pas le temps de penser à sortir manifester. »

Reste que pour ceux qui sont dans la rue en ce jour de fête nationale, il est impensable de baisser les bras, même s’il faut attendre encore des mois.

Rapport de l'ONU « écrit par la droite »

Dans l'autre manifestation, l’ambiance était bien plus festive. Après s’être rassemblés dans le centre de Caracas, les partisans du président Nicolas Maduro sont allés admirer un défilé militaire dans le sud de la ville. Dans le ciel, des avions de chasses et des hélicoptères de combat se succèdent. Malgré la fête et les tambours, Olga n’a toujours pas digéré le rapport de l'ONU, qui s’inquiète notamment du nombre abusif d’exécutions extrajudiciaires au Venezuela, près de 5 300 en 2018.

« L’ONU n’est pas indépendante, s'énerve-t-elle. L’ONU est malheureusement totalement biaisée. Ils ont reproduit un rapport écrit par la droite. On ne peut pas dire que la bavure individuelle de quelques policiers détermine la ligne politique du gouvernement ! Non ! Ce gouvernement est humaniste ! Il s’agit de cas isolés. »

Plus loin, ce qui choque le plus Alexander, qui porte un T-Shirt siglé Maduro, c’est que le rapport attribue la responsabilité de la crise économique au gouvernement. « On ne peut accuser ce gouvernement d’être coupable de tout alors qu’il a essayé de trouver des solutions, sans succès. Dans un pays bloqué économiquement, bloqué financièrement, comment fait-on ? Aucun pays ne peut faire affaire avec nous sinon il sera aussi sanctionné par les États-Unis ! »

Sur ce point, le rapport indique que les sanctions ont certes aggravé la crise, mais qu’elles n’en sont pas la cause. Cependant, pour les chavistes, le blocage des États-Unis a commencé dans l’ombre, bien avant l’annonce des sanctions.

Les partisans du président Nicolas Maduro à Caracas, le 5 juillet 2019.
Les partisans du président Nicolas Maduro à Caracas, le 5 juillet 2019. REUTERS/Manaure Quintero

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