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Venezuela

Venezuela: les FAES, un instrument de répression politique

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a rendu public ce vendredi 5 juillet son rapport sur la situation des droits de l’homme au Venezuela. Il pointe le rôle des FAES, les forces d'actions spéciales.

Un membre des FAES lors d'une opération à Caracas, le 25 janvier 2019.
Un membre des FAES lors d'une opération à Caracas, le 25 janvier 2019. LUIS ROBAYO / AFP
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Elles ne répondent qu'aux ordres du président. Créées en avril 2016 par Nicolas Maduro, les Fuerzas de acciones especiales (forces d'actions spéciales) sont une unité de la police vénézuélienne destinée initialement à combattre le crime organisé et le narcotrafic.

En réalité, tout comme Hugo Chavez, Nicolas Maduro n'a aucune confiance en la police et l'armée. Il ne fait pas davantage confiance au Sebin (renseignements intérieurs) et à la DGCIM (Direction générale du contre-espionnage militaire), deux organes créés par son prédécesseur, car à cette époque, de fortes rivalités existent au sein du camp chaviste. C'est pour cette raison qu'il souhaite avoir sa propre unité : les FAES.

Un « escadron de la mort »

Or, selon le rapport publié ce vendredi (à lire ici en anglais) par le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, les FAES seraient responsables de très nombreuses exécutions extrajudiciaires. Le HCDH fait état d’un usage excessif de la force de manière délibérée dans le but d’instiller la peur et de décourager les opposants. Les personnes interrogées lors de la mission de Michelle Bachelet au Venezuela décrivent cette unité comme « un escadron de la mort », « un groupe d’extermination ». Selon l’ONG vénézuélienne Provea, citée dans le rapport, plus de 3 600 personnes ont été assassinées entre 2017 et 2018 et elle estime que 28 % de ces morts sont attribuables aux FAES.

Les hommes des FAES se déplacent dans des véhicules noirs et non immatriculés. Habillés en noir de la tête aux pieds, ils sont toujours cagoulés et ainsi impossibles à identifier. Lorsqu’elles arrivent dans un périmètre, ces unités bloquent les entrées et les sorties pour que personne ne sache ce qu’il s’y passe, détaille encore le rapport du HCDH. Ces hommes surentraînés et lourdement armés n’hésitent pas à abattre leurs victimes à côté d’autres membres de leur famille, habituellement d’une balle dans le thorax. Selon l’ONU, les FAES sont également devenues maîtres en matière de manipulation de scènes de crimes.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme réclame des enquêtes, transparentes et indépendantes, ainsi que des garanties pour que de tels actes ne soient plus perpétrés. Dans ses recommandations, la Haute Commissaire Michelle Bachelet appelle à la dissolution pure et simple de ces forces spéciales.

Les autres acteurs de la répression

Les FAES ne sont pas les seules forces de l’ordre épinglées dans ce rapport. Le CICPC, une unité d’enquête scientifique, pénale et criminalistique, la Garde nationale bolivarienne (GNB), le Sebin, la DGCIM et la Police nationale bolivarienne (PNB) sont également responsables de graves violations des droits de l’homme.

Un autre acteur, et pas des moindres, figure également dans cette liste : les « colectivos ». Ces groupes de civils armés aux ordres du Parti socialiste unifié et souvent dirigés par des criminels accompagnent régulièrement les unités officielles des forces de l’ordre. Ces « colectivos » sont aussi maîtres en matière d’intimidation, de vols et d’assassinats.

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