Accéder au contenu principal
Guatemala

Guatemala: fin de campagne présidentielle sur fond de violences et de corruption

Dimanche 16 juin, huit millions de Guatémaltèques sont appelés aux urnes pour élire leur président. Les nombreux candidats en lice sont dans la dernière ligne droite : ils ont encore trois jours pour convaincre les électeurs de voter pour eux. Ce que l’on retient de cette campagne électorale, qui a duré trois mois et prend fin vendredi soir, c’est qu’elle a été totalement atypique en raison de l’intervention de la justice tout au long de la campagne.

Sandra Torres, la candidate de l'Union nationale de l'espoir, le 9 juin 2019.
Sandra Torres, la candidate de l'Union nationale de l'espoir, le 9 juin 2019. REUTERS/Luis Echeverria
Publicité

De notre correspondant

Pour des raisons légales ou pénales, le tribunal électoral et surtout la Cour constitutionnelle ont annulé la participation de cinq candidats présidentiels qui étaient en campagne depuis un ou deux mois déjà. Deux d’entre eux ont même été évincés il y a une semaine seulement. Cette situation a provoqué beaucoup d’incertitudes et de désarroi chez les électeurs qui ne savent plus pour qui voter.

 

Des candidats disqualifiés
 

Parmi les candidats exclus de la course à la présidence se trouvent deux femmes que les sondages plaçaient en deuxième et troisième position. Pour un motif constitutionnel, Zury Rios a été écartée parce qu’elle est la fille de l’ex-dictateur Efraín Rios Montt, décédé l’an passé. Quant à sa concurrente directe, Thelma Aldana, elle l’a été pour des raisons politiques. Connue comme La Justicière, elle a été la procureure la plus redoutée du Guatemala à cause de sa croisade anti-corruption qui l’a conduite à mettre en prison l’ex-président Otto Pérez. Et donc sa candidature a provoqué la panique dans une partie de la classe politique qui a tout fait pour exclure de la course à la présidence celle qu’on appelle La Justicière, l’obligeant même à s’exiler.

Sandra Torres en tête

Ils étaient 24 au départ. Ils sont encore dix-neuf à concourir. Selon les sondages, c’est Sandra Torres qui est en tête. Celle qui fut l’épouse de l’ex-président Alvaro Colom brigue pour la seconde fois la présidence. Mais contrairement à ses ex-rivales, elle a réussi à éviter l’écueil judiciaire, bien qu’elle soit soupçonnée de financement illicite de son parti lors des élections de 2015, où elle était arrivée seconde, derrière l’actuel président Jimmy Morales.

 

Il semblerait que les électeurs qui étaient prêts à voter pour Zury Rios reportent leur suffrage sur les petits partis, notamment celui d’Alejandro Giammattei. C’est la quatrième fois qu’il se présente, chaque fois avec un parti différent. Mais alors qu’il avait toujours été largement battu, il se retrouve en deuxième position derrière Sandra Torres et pourrait bien participer au second tour, le 11 août prochain.

Un État gangrené par la violence
 

La campagne électorale s’est déroulée dans un climat de violences sociales et politiques. Une dizaine de candidats locaux ont été assassinés, d’autres séquestrés. Et les narcotrafiquants ne sont non plus pas étrangers à cette violence. Ils sont même intervenus directement dans le processus électoral en finançant la campagne de deux candidats présidentiels, dont celle de Mario Estrada qui a été arrêté aux États-Unis en raison de ses liens avec le cartel de Sinaloa ! Il aurait demandé de l’argent aux narcotrafiquants mexicains pour sa campagne, en échange de quoi, en cas de victoire, il leur aurait facilité le transport de la drogue aux États-Unis !

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.