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Nicaragua

Nicaragua: les espoirs s’amenuisent après une année de crise

Depuis un an, le Nicaragua est secoué par une crise sans précédent, provoquée par une réforme impopulaire de la sécurité sociale. Les Nicaraguayens sont descendus dans les rues pour protester contre le régime du président Ortega, qui a répondu par une violente répression contre les manifestants. Un an après le début de la protestation, le bilan est sombre et la situation politico-économique ne semble pas près de s’améliorer.

Manifestation à Esquipulas pour réclamer le départ du président nicaraguayen, Daniel Ortega, le 14 avril 2019.
Manifestation à Esquipulas pour réclamer le départ du président nicaraguayen, Daniel Ortega, le 14 avril 2019. REUTERS/Oswaldo Rivas
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De notre correspondant au Nicaragua,

Le bilan de cette crise, qui s’est déclenchée il y a un an, est des plus sombres. Il suffit de rappeler quelques chiffres pour prendre la mesure de la répression dont les Nicaraguayens ont été victimes : entre 300 et 500 manifestants ont été tués, quelque 800 opposants ont été emprisonnés et plus de 60 000 personnes ont pris le chemin de l’exil.

Une répression omniprésente

La répression s’est exercée par étape : au début, la police, appuyée par des paramilitaires, a réprimé dans le sang les manifestations. L’étape suivante a été une chasse aux étudiants et aux opposants, accusés d’être des terroristes ou des putschistes. Puis est venue l’interdiction de toute manifestation. Enfin, le gouvernement s’en est pris aux médias indépendants et aux organisations de défense des droits de l’homme. De cette manière, Daniel Ortega, le chef de l’État, a réussi à bâillonner une grande partie de la société. Une société qui, si elle vit dans la peur, continue à descendre dans les rues pour demander le départ d’Ortega, comme cela été encore le cas mercredi 17 avril 2019.

Pourtant, il y a eu des négociations entre le gouvernement et l’opposition, à deux reprises déjà. Mais, à chaque fois, elles ont été rompues ou suspendues, car Daniel Ortega n’est pas prêt d’accepter les revendications de l’opposition, notamment l’organisation d’élections anticipées. Et même si les négociations de mars dernier ont permis d’aboutir à des accords, le gouvernement ne les a toujours pas mis en œuvre. C’est notamment le cas de l’accord sur la libération de tous les prisonniers politiques et sur le droit de manifester. Dans ces conditions, le pays risque bien de s’enfoncer encore plus dans la crise économique dans laquelle il se débat actuellement.

La menace des sanctions internationales

Alors que le Nicaragua connaissait une croissance annuelle de 5%, il se trouve aujourd’hui en pleine récession. Le PIB a reculé de 4%. Le tourisme, qui était un secteur florissant, a été sévèrement affecté. Et le pays aurait perdu au moins 300 000 emplois. L’économie est en chute libre.

Aujourd’hui, il est difficile d’entrevoir une sortie de crise, car Daniel Ortega veut se maintenir à tout prix au pouvoir jusqu’en 2021. Sa stratégie consiste à négocier et lâcher un peu de lest. Cela lui permet de gagner du temps et d’essayer de persuader la communauté internationale de sa bonne volonté. Car il veut éviter à tout prix les sanctions économiques des États-Unis et de l’Union européenne qui affecteraient directement ses intérêts personnels et ceux de son entourage.

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