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Pérou

Pérou: la justice ordonne le placement en détention de Kuczynski pour corruption

La justice péruvienne a ordonné mercredi 10 avril le placement en détention provisoire pour 10 jours de l'ex-président Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018) dans le cadre du scandale de corruption Odebrecht qui secoue la classe politique latino-américaine ces dernières années.

Pedro Pablo Kuczynski est soupçonné d'être impliqué dans le scandale Odebrecht.
Pedro Pablo Kuczynski est soupçonné d'être impliqué dans le scandale Odebrecht. REUTERS/Mariana Bazo
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Un communiqué de l'administration judiciaire indique que « la détention provisoire pour une durée de 10 jours de l'ancien président Pedro Pablo Kuczynski » a été ordonnée « pour une affaire de blanchiment d'argent présumé dans le cadre du scandale Odebrecht».

Ce géant brésilien du bâtiment a distribué pendant plus d'une décennie un total de 788 millions de dollars dans une dizaine de pays à travers la région pour remporter des contrats, selon ministère de la Justice américaine (DoJ). L'entreprise a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin au Pérou entre 2005 et 2014.

Celui que les Péruviens surnomment « PPK » est devenu en mars 2018 le premier président en exercice à démissionner à cause de ses liens avec Odebrecht, et la justice a également autorisé le procureur spécial José Domingo Pérez, en charge du volet péruvien de l'enquête sur le groupe de BTP, à perquisitionner le domicile de Pedro Pablo Kuczynski, 80 ans.

Pedro Pablo Kuczynski (surnommé PPK) était déjà interdit de sortie du pays pour 18 mois. Son passeport avait été confisqué et il passait son temps chez lui à Lima, selon notre correspondant dans la région, Eric Samson. Il faisait l’objet d’une enquête préliminaire depuis octobre 2017.

Deux des compagnies de PPK avaient conseillé Odebrecht

Deux de ses compagnies, Westfield Capital et First Capital avaient en effet conseillé financièrement Odebrecht entre 2004 et 2007 et la compagnie brésilienne affirme leur avoir payé près de cinq millions de dollars. En soi, ces activités de conseil n’étaient pas interdites. Mais M. Kuczynski a été membre du gouvernement de l’ancien président Alejandro Toledo entre 2004 et 2013 et avait pris des décisions favorables à la compagnie brésilienne.

Le Parquet le soupçonne en particulier d’avoir favorisé Odebrecht lors de l’obtention des contrats du projet d’irrigation Olmos et des parties deux et trois de la route Interocéanique sud. La justice enquête pour savoir si Kuczynski, également accusé de blanchiment d’argent, aurait servi d’intermédiaire entre Odebrecht et M. Toledo, actuellement en fuite aux États-Unis. Ce dernier aurait reçu 20 millions de dollars de pot-de-vin.

Affirmant ne pas avoir l’intention de fuir du Pérou ou d’entraver l’action de la justice, Kuczynski parle de « persécution politique » et de détention « arbitraire ».

Alejandro Toledo (2001-2006), Alan Garcia (1985-1990, 2006-2011), Ollanta Humala (2011-2016) et Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018): les quatre derniers chefs de l'État sont dans le collimateur de la justice et la chef de file de l'opposition, Keiko Fujimori, a été placée en détention provisoire le 31 octobre.

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