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Pérou / Environnement

Pérou: l’État paye les indigènes pour prendre soin de la forêt amazonienne

En 2008, le Pérou s’est engagé auprès des Nations unies à conserver les deux tiers de ses forêts tropicales en région amazonienne. Pour y arriver, le gouvernement péruvien a décidé de mobiliser les indigènes de la région et de les motiver un peu… en les rémunérant.

Une vue d'une partie de la forêt amazonienne touchée par la déforestation dans le sud-est du Pérou.
Une vue d'une partie de la forêt amazonienne touchée par la déforestation dans le sud-est du Pérou. REUTERS/Guadalupe Pardo
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Les indigènes sont les premiers protecteurs de la forêt amazonienne, dit-on souvent. C’est sans doute vrai pour les tribus en isolement volontaire, celles qui vivent dans et de la forêt, mais pas toujours pour les communautés les plus pauvres. Au Pérou et dans les pays de la région, quand des indigènes n’ont pas de ressources, eux aussi peuvent vendre du bois précieux ou se lancer dans l’activité minière illégale. D’où l’idée des autorités de Lima de les payer pour protéger leur environnement.

Des rentrées d’argent de 5 000 à 150 000 euros

Ainsi, les communautés dont les leaders acceptent de protéger l’environnement et qui signent un accord de zéro prédation recevront 10 soles par hectare. Dix soles, c’est 3 dollars, 2,50 euros. La somme peut paraître insignifiante mais si on la multiplie par le territoire protégé, cela finit par compter. Selon des responsables du Programme national de conservation des forêts du ministère de l’Environnement, certaines communautés indigènes ont un territoire de 2 000 hectares et la plus grande de 60 000… Donc, cela peut faire des rentrées d’argent régulières allant de 5 000 à 150 000 euros.

Le gouvernement paiera tous les six mois mais il faudra que la communauté ait respecté ses engagements. Le ministère de l’Environnement, pour s’en assurer, va mobiliser ses agents sur le terrain et surtout examiner régulièrement des images satellites du territoire de la communauté. Il ne faudra pas qu’il y découvre des traces de déforestation ou d’activité minière illégale.

150 000 hectares de forêt touchés

Ce programme n’est pas nouveau mais le gouvernement a décidé de le relancer, en particulier avec cette motivation économique. L’idée, en fait, vient de 2011. A l’époque, le Pérou avait pris l’engagement auprès des Nations unies de protéger 54 de ses quelques 73 millions d’hectares de forêt, grosso modo les deux tiers. A l’époque, il y avait urgence, aujourd’hui encore plus. En 2017 par exemple, le Pérou a perdu plus de 150 000 hectares pour cause de déforestation, colonisation, activités minières, agricoles ou élevage. Les autorités espèrent y mettre fin grâce à la mobilisation des indigènes. Entre 2011 et 2014, cette initiative n’a mobilisé que 16 communautés  pour toute une série de raisons dont la lenteur de la bureaucratie. Elles sont aujourd’hui 200 qui protègent près de 2 millions d’hectares. L’objectif est désormais de garantir la protection de 5 millions d’hectares de forêt amazonienne d’ici 2021.

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