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Revue de presse des Amériques

A la Une: cinquième jour de panne de courant généralisée au Venezuela

Les habitants vont chercher de l'eau dans un canal d'évacuation des eaux usées de la rivière Guaire, à Caracas, le 11 mars 2019.
Les habitants vont chercher de l'eau dans un canal d'évacuation des eaux usées de la rivière Guaire, à Caracas, le 11 mars 2019. JUAN BARRETO / AFP
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Au cinquième jour de la panne de courant généralisée au Venezuela, la situation s'aggrave pour la population même si dans certains endroits du pays l'électricité était partiellement de retour. Les pillages se multiplient. Les gens cherchent de quoi se nourrir. Mais le principal problème de la population est le manque d'eau. Tal Cual rapporte que les habitants d'un quartier de Caracas se servent dans la rivière Guaire, pourtant très polluée. Des scènes semblables se sont déroulées un peu partout dans le pays. Dans la ville de Barquisimeto, les habitants se baignaient dans les ruisseaux, certains même dans les égouts, selon le journal.

La maire d'une des communes dont les habitants boivent l'eau impropre de la rivière a estimé qu'il s'agissait là d'un « spectacle », d'une mise en scène, souligne encore Tal Cual. De son côté, Nicolas Maduro s'est adressé aux bandes, armées par le gouvernement, qui sèment régulièrement la terreur parmi la population, constateLa Patilla. « Je lance un appel aux colectivos. Le moment de la résistance active est venu », a déclaré le président lors d'un discours retransmis hier soir à la radio et à la télévision. Ce sont d'ailleurs les colectivos qui ont attaqué ces derniers jours les rassemblements spontanés de citoyens qui protestaient contre la panne de courant et le manque d'eau.

La répression se poursuit

Un jeune journaliste et cyber-activiste pour les droits de l'homme a été « arrêté hier soir en sortant d'une émission de radio à Caracas par les agents des services de renseignements, le SEBIN », rapporte Infobae. Avec Luis Carlos Diaz, le régime s'en prend à une voix qui porte au sein de la communauté des journalistes vénézuéliens. Ces dernières semaines, il avait révélé que le principal fournisseur d'internet du pays, le CANTV, appartenant à l'Etat, avait tenté d'obtenir les données personnelles des volontaires qui s'étaient inscrits sur les listes mises en place par l'opposant Juan Guaido pour faire entrer l'aide humanitaire au Venezuela.

Ces derniers jours, Luis Carlos Diaz avait reçu des menaces « sur Internet », écrit encore Infobae, mais aussi de manière bien plus directe par les autorités. Ainsi Diosdado Cabello, numéro deux du régime chaviste, l'a accusé « durant son émission hebdomadaire à la télévision d'être l'un des responsables de ce que le gouvernement chaviste qualifie de 'sabotage' du réseau électrique vénézuélien et de la coupure de courant », rappelle El Comercio.

Les Etats-Unis retirent tout le personnel de leur ambassade à Caracas

Les Etats-Unis vont retirer cette semaine l'ensemble du personnel de leur ambassade à Caracas. « Cette décision reflète la détérioration de la situation au Venezuela, ainsi que la conclusion selon laquelle la présence des diplomates à l'ambassade est devenue un obstacle à la politique américaine », a déclaré le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo sur Twitter hier soir, cité par le Washington Post.

Colombie : l’accord de paix en danger ?

En Colombie, les anciens négociateurs de l'accord de paix entre la guérilla des FARC et le gouvernement de Bogota tirent la sonnette d'alarme. Ce dimanche, le président Ivan Duque a annoncé qu'il comptait modifier 6 des 159 articles de loi qui régulent la justice transitionnelle prévue dans l'accord de paix. Pour rappel : cette justice de transition prévoit qu'anciens rebelles et militaires, qui se soumettent à sa juridiction, puissent bénéficier de peines alternatives à la prison s'ils avouent leurs crimes, dédommagent les victimes et s'engagent à ne plus recourir à la violence. Le nouveau chef de l'Etat colombien, soutenu dans sa démarche par la droite dure, juge certains articles trop laxistes.

L'ONU se dit inquiète de ce développement. « La Mission onusienne de vérification en Colombie en charge de veiller à l'application de l'accord de paix a réaffirmé l'importance du fonctionnement indépendant de la Justice spéciale pour la paix en tant que principal instrument de garantie pour le droit à la justice des victimes », signale Semana.

Sous le feu des critiques de l'opposition politique colombienne qui reproche au gouvernement de dresser des obstacles à la paix dans le pays, Ivan Duque et son ministre des Affaires étrangères, Carlos Holmes Trujillo, ont lancé une « offensive internationale » pour expliquer leurs décisions, soulève de son côté El Tiempo. De son côté, le quotidien El Espectador prévient : « Le vote de ces modifications ne passera pas comme une lettre à la poste. Le gouvernement dispose d'une majorité au Parlement. Mais celle-ci est plus que mince. Et il n'est pas impossible qu'Ivan Duque ait du mal à obtenir les voix nécessaires ».

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