Nicaragua: opposition et gouvernement s'accordent sur une «feuille de route»
Le gouvernement de Daniel Ortega et l'opposition nicaraguayenne ont annoncé mardi soir, le 5 mars, avoir conclu un accord sur la « feuille de route » pour des négociations destinées à sortir de la grave crise politique que traverse le Nicaragua depuis avril.
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« La feuille de route est approuvée », a annoncé le nonce apostolique à Managua Waldemar Stanislaw Sommertag, qui aura un rôle de « témoin et d'accompagnateur international », selon l'accord conclu au terme de cinq jours de réunions. Ces négociations se dérouleront en présence à la fois de représentants de l'Église catholique et des Églises protestantes.
La « feuille de route » signe le retour à la table de négociation de la conférence épiscopale, représentée par l'archevêque de Managua, Mgr Leopoldo Brenes. L'institution rassemble les évêques de l'Eglise catholique dans le pays et s'est clairement affichée en soutien des manifestants anti-régime. En contrepartie, le pasteur Ulises Rivera a également été invité à assister aux négociations. Il est coordinateur des Eglises évangéliques du Nicaragua, réputées proches du pouvoir.
Pour ce qui est des garants internationaux, seul l'ambassadeur du Vatican à Managua a été invité. L'opposition exige la présence également de délégations des Nations unies et de l'Organisation des Etats Américains, ce que continue de refuser le gouvernement. Ce point de désaccord a été reporté à plus tard. Une décision devra être prise après l'élaboration d'un calendrier de travail.
Les délégations, qui se réuniront du lundi au vendredi, ont pour objectif de conclure leurs négociations le 28 mars. Cette date-butoir pourra cependant être repoussée « par consensus » entre les deux délégations composées chacune de six membres.
La @AlianzaCivicaNi confirma la participación de la @CENicaragua e Iglesia Evangélica como testigos y acompañantes en el diálogo nacional, y la inclusión de garantes internationales para asegurar el cumplimiento e implementación de los procesos y acuerdos de la negociación. pic.twitter.com/e289Lnn10n
AUN (@AUNNicaragua) 6 de marzo de 2019
Libération d’opposants
Quelques heures avant la reprise du dialogue politique gouvernement-opposition mercredi dernier, cent opposants emprisonnés ont été extraits de leurs cellules et conduits à leur domicile pour y être assignés à résidence.
Aucun leader important de l'opposition ne figure cependant parmi les détenus qui ont bénéficié de cette mesure. Plus de 600 opposants sont toujours derrière les barreaux, selon les organisations de défense des droits de l'homme. Des dizaines de milliers de Nicaraguayens ont pris en outre le chemin de l'exil. La crise a fait plus de 325 morts et a plongé le pays dans la récession économique.
Les membres de la délégation de la plateforme d'opposition Alliance civique pour la justice et la démocratie ne manquent jamais de réaffirmer leurs exigences : libération de tous les opposants emprisonnés, rétablissement des libertés de la presse, d'expression et de manifestation, et « justice » pour les actes commis durant la répression contre l'opposition.
(avec AFP)
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