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Cuba

Les Cubains appelés à voter sur la nouvelle Constitution

Le 24 février prochain, les Cubains sont appelés à s’exprimer sur la nouvelle Constitution. Une Constitution qui – si elle est approuvée par référendum, ce qui ne fait guère de doute – reconnaît l’économie de marché, la propriété privée et les investissements étrangers, sans toutefois renoncer à l'objectif d'une société communiste. Ce texte qui doit remplacer la Constitution de 1976 apporte une base légale à l'ouverture de l'économie cubaine.

Plus de huit millions de Cubains sont appelés dimanche 24 février à se prononcer sur leur nouvelle Constitution.
Plus de huit millions de Cubains sont appelés dimanche 24 février à se prononcer sur leur nouvelle Constitution. Reuters
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L'ouverture de Cuba a été entamée il y a dix ans. Ce qui fait qu’aujourd’hui, presque 13% de la population active travaillent dans le secteur privé. Ce sont les fameux « cuentapropistas », des sortes d’auto-entrepreneurs, dont les petits commerces se sont multipliés sur l’île. Sous la présidence de Raul Castro, Cuba a changé de visage, s’est un peu libéralisé au niveau économique. Son successeur Miguel Diaz Canel s’inscrit dans la continuité, il veut lui aussi attirer des investisseurs étrangers, dans un contexte compliqué de tensions avec les États-Unis, et alors que son allié traditionnel, le Venezuela, est plongé dans une crise sans précédent.

Socialisme et économie de marché

La nouvelle Constitution entérine donc des réformes économiques, mais sur le plan politique, rien ne bouge. Le système politique basé sur le parti unique, le parti communiste, reste en place. Le texte stipule que « l'être humain n'atteint sa pleine dignité que dans le socialisme et le communisme ». Une mention qui n’est pas anodine au moment où l’influence de l’extrême gauche recule en Amérique latine et où le Venezuela, le plus proche allié de Cuba, est bouleversé par une crise économique et politique sans précédent. Cette référence au communisme et le maintien du statu quo politique suscitent de vives critiques de l’Église catholique et de l’opposition. Une opposition qui s’est fortement mobilisée pour inciter la population à voter « non » dimanche prochain. Pour la première fois, cette campagne ne s’est pas seulement déroulée dans la rue, mais aussi sur les réseaux sociaux, devenus de plus en plus accessibles aux Cubains. Certains opposants ont d’ailleurs été arrêtés.

Campagne intense du gouvernement

Mais cette information est occultée par les médias d’État qui font ouvertement la propagande pour le « oui ». Le slogan « Yo voto si » est d’ailleurs omniprésent – on le voit sur les affiches, sur les bus, dans les supermarchés, il tourne en boucle à la télévision et sur les réseaux sociaux. D’après le site d’information 14ymedio, proche de l’opposition, les médias officiels ont reçu certaines instructions pour la couverture du référendum. Par exemple de valoriser la gestion de crise après le passage récent d’un ouragan, une gestion de crise qui a pourtant été critiquée par la population concernée.

Une consultation populaire jouée d’avance

Sauf énorme surprise, la Constitution sera adoptée par les Cubains. Pour que le texte soit validé, il faut une majorité des électeurs inscrits, donc au moins 4 millions de voix. Rappelons que l’ancienne Constitution de 1976 a été adoptée par référendum avec 97,7%. Cette Constitution resterait d’ailleurs en vigueur si jamais le non l’emportait.

Il faut savoir que la particularité de ce scrutin c’est que la population a pu débattre du projet de la nouvelle Constitution en amont. Des dizaines de milliers de réunions publiques ont été organisées pendant pratiquement un an, selon les chiffres officiels. Elles ont permis aux Cubains de se prononcer sur le texte.

D’après les autorités, ces débats ont apporté des changements significatifs : plus de la moitié des articles ont été modifiés dont celui qui proposait la définition du mariage comme l'union « entre deux personnes ». Ce qui ouvrait la voie au mariage homosexuel, un projet défendu notamment par la fille de Fidel Castro, Mariela. C’était le passage le plus controversé du texte. Une majorité des participants aux débats s’y était opposée et le gouvernement a dû revoir sa copie. Le gouvernement veut croire en une large victoire du « oui ». On devrait connaître les premiers résultats officiels lundi 25 février, dans l’après-midi.

→ Réécoutez aussi Le Débat du Jour : Le référendum à Cuba, réformette ou révolution?

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