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Canada

Au Québec, 18 000 dossiers en attente au ministère de l'Immigration détruits

Au Québec, la réforme de la loi sur l’immigration suscite beaucoup de questions. Le gouvernement en place avait promis de revoir la façon dont cette province francophone recrute des nouveaux venus pour combler ses besoins en main-d’œuvre. La nouvelle législation devrait permettre un traitement plus rapide des dossiers. Sauf que le ministère responsable se débarrasse du même coup des demandes déjà arrivées. 

Le Québec a un besoin important de main-d'oeuvre. (Photo prise dans la ville de Saint-Georges, au nord-est de Montréal).
Le Québec a un besoin important de main-d'oeuvre. (Photo prise dans la ville de Saint-Georges, au nord-est de Montréal). Clément SABOURIN / AFP
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De notre correspondante à Montréal

Au fil des ans, le ministère de l’Immigration a accumulé près de 18 000 dossiers de demande de personnes désireuses de venir s’installer au Québec. Des gens établis en France, au Maghreb, en Amérique du Sud ont passé des heures à rassembler les documents nécessaires pour postuler dans cette province francophone ; ils ont fait traduire des documents et payé des frais de dossier. Depuis des mois, voire des années, leur demande attend sur une pile quelconque d’être traitée par un fonctionnaire.

Il y a quelques jours, le ministre responsable, Simon Jolin-Barrette, a décidé que ces 18 000 dossiers allaient être détruits. Les personnes toujours désireuses de venir vivre au Québec n’auraient qu’à faire une nouvelle demande, selon les standards en vigueur dans quelques semaines. Et il promet que le traitement irait désormais beaucoup plus vite.

Colère des personnes déjà installées

Un couple de Colombiens, engagés depuis trois ans dans une démarche d’émigration au Québec, a même lancé une pétition pour dénoncer cette façon de faire. L’homme du couple, qui a pris des cours de français et d’informatique pour mieux coller aux critères de sélection du Québec, ne comprend pas que tout le processus entrepris tombe à l’eau. Bombardé de questions, le ministre responsable a expliqué que les 3 700 dossiers concernant des personnes déjà installées au Québec sur une base temporaire verraient leur demande traitée en accéléré. En théorie, ces immigrants n’auraient donc pas à quitter le pays pour faire une nouvelle demande. Sauf que cela concerne seulement les gens qui parlent français et qui ont un emploi depuis au moins un an.

Le Québec veut attirer de la main-d'oeuvre

Cela fait des années que les gouvernements successifs tentent de répondre aux besoins grandissants de manque de main-d’œuvre des entreprises en organisant des campagnes de recrutement à l’étranger. Le taux de chômage n’a jamais été aussi bas, et on manque partout d’employés, que ce soit des soudeurs, des infirmières, des informaticiens. Sauf que les délais de traitement des demandes empêchent les employeurs de pouvoir recruter à l’étranger aussi vite qu’ils le souhaiteraient. Le gouvernement en place entend donc réformer la législation sur l’immigration pour mieux coller aux besoins en main-d’œuvre. Certaines dispositions semblent d’ailleurs contestables aux yeux du gouvernement canadien qui donne son aval  en fin de processus.  Le Québec voudrait notamment obliger certains candidats à l’immigration à s’installer dans certaines régions de la province.

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