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Venezuela

[Reportage] Venezuela: Cotiza, le quartier populaire de Caracas qui a servi d'étincelle

Dans le bras de fer politique en cours au Venezuela, parmi ceux qui manifestent en soutien à l’opposition, on trouve actuellement des habitants de quartiers populaires, comme ceux de Cotiza, à Caracas. Un soulèvement dans une caserne le 21 janvier dernier avait donné l’exemple, faisant tomber le mur de la peur. Rencontre avec Elisabeth Tarrio, une habitante de Cotiza qui avait filmé en direct la prise de la caserne, la répression par les forces de l’ordre et la mobilisation du quartier.

Cotiza, Caracas, le 21 janvier 2019.
Cotiza, Caracas, le 21 janvier 2019. YURI CORTEZ / AFP
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Avec notre envoyée spéciale à Caracas,  Véronique Gaymard

Elisabeth Terrio travaille depuis six ans avec l’association d’aide sociale Mi Convive. Depuis son appartement situé en hauteur, elle a une vue sur la caserne en contrebas. Lundi 21 janvier, elle a filmé tous les événements en les diffusant en direct sur Twitter : les tirs, l’arrivée des forces spéciales, les habitants qui prennent leur courage à deux mains pour sortir dans les rues en demandant le départ de Nicolás Maduro, les bombes lacrymogènes jusque dans les maisons…

« Les slogans, c'était on ne veut plus de Chávez, euh pardon de Maduro, nous ne voulons plus des CLAP, les sacs de nourriture distribués par le gouvernement, on ne veut plus des missions et des subventions, on veut que Maduro s’en aille... Du coup, ici à Cotiza, les habitants se sont soulevés, et sont sortis pour soutenir la garde nationale qui, elle-même, se soulevait contre le gouvernement. » Et ce, deux jours avant la grande manifestation à l’appel de l’opposition, le 23 janvier.

Le soulèvement de Cotiza a constitué un point de rupture, insiste Elisabeth Terrio. « Tout ce qui s’est passé, dit-elle, la répression, c’était pour faire peur aux habitants pour qu’ils n’aillent pas manifester le 23 janvier. Mais ça a eu l’effet inverse, ça les a encouragés pour faire tomber la peur. Cotiza a donné l’exemple qu’ensemble, unis, nous pouvons y parvenir, que la communauté unie peut s’en sortir. »

Le plus gros problème à Cotiza, c’est l’eau qui ne coule pas dans les canalisations, explique notre interlocutrice : « Cela faisait un an qu’on n’avait pas d’eau dans les canalisations. Eh bien, le mardi 22, on avait de l’eau dans les tuyaux ! » Depuis, l’eau a été coupée. La peur est tombée, les réunions publiques se poursuivent, et la plupart des habitants sont bien décidés à rejoindre le rassemblement prévu le 12 février prochain.

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