[Reportage] Equateur: à Ibarra, la peur demeure chez les migrants vénézuéliens
Il y a un peu plus d’une semaine, l’assassinat d’une jeune femme enceinte, déjà mère de deux enfants, par son conjoint vénézuélien a provoqué une poussée de violence dans la ville d’Ibarra, au nord de l’Equateur. Les scènes de chasse à l’homme ont pris fin mais la ville est toujours quadrillée par la police pour éviter de nouveaux troubles.
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Avec notre envoyé spécial à Ibarra, Eric Samson
Dans les rues d’Ibarra, ils ont timidement fait leur retour. Vendeurs ambulants ou se relayant pour laver des pare-brise, les migrants vénézuéliens ont été obligés de se remettre au travail, simplement pour pouvoir manger.
Ils n’ont pas pour autant oublié les scènes de violence, comme José Quintero : « Je me suis enfermé dans ma chambre et la propriétaire équatorienne a fermé la porte de l’hôtel pour que les agresseurs ne puissent pas venir nous frapper. On a attendu mercredi pour sortir quand la situation s’est calmée. »
Des migrants ont quitté la ville
Depuis les troubles, de nombreux migrants ont quitté la ville. Certains ont accepté de retourner au pays dans les trois avions affrétés jeudi dernier par l’ambassade du Venezuela.
Quant à la police, elle reste omniprésente, confirme le général Juan Jaramillo, son commandant sur toute la frontière nord : « Beaucoup de migrants ont eu peur quand les manifestations ont commencé. Certains ont décidé de se réfugier à la frontière. Nous avons donc déployé des voitures de patrouille pour assurer leur sécurité le long de la panaméricaine vers le nord et il n’y a pas eu de problème. »
Xénophobie
Ce qui n’empêche pas la tension de rester sous-jacente, confirme l’étudiante Fernanda Tito : « Des habitants ont encore peur, car il y a sur les réseaux sociaux des vidéos montrant des Vénézuéliens armés menaçant les Equatoriens. »
Ces rumeurs alimentent la xénophobie de certains habitants. Samedi, une équipe de télévision a été agressée par des chauffeurs de taxi s’opposant à la présence de migrants vénézuéliens.
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