Etats-Unis: un «shutdown» qui commence à peser très lourd
Les Etats-Unis entament leur troisième semaine de « shutdown » administratif. Chacun reste pour le moment campé sur ses positions. En attendant, alors que les désagréments étaient assez limités au début, les Américains commencent à ressentir les conséquences du blocage.
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Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Cette semaine, les webcams suivant le quotidien des trois pandas stars du zoo de Washington, ont été coupées. Ils sont très nombreux à être frustrés, mais c'est anodin.
Le « shutdown » a des conséquences bien plus dramatiques. Les services sanitaires du ministère du Logement tournent par exemple au ralenti, et ce sont les familles les plus pauvres qui en pâtissent. Bientôt, la distribution des bons alimentaires, qui profitent à des dizaines de millions de personnes, pourrait aussi être affectée.
Dans les parcs nationaux, parfois restés ouverts avec un service minimum, les ordures s'entassent, et il y a bien pire : sans doute à cause du manque de personnel et donc de surveillance des visiteurs et de l'environnement, au moins trois personnes sont déjà mortes ces quinze derniers jours.
Ironiquement, alors que le débat concerne la protection de la frontière, la sécurité est donc mise en péril. Dans au moins quatre aéroports du pays, des centaines d'agents ont choisi de se mettre en congé maladie plutôt que de continuer à travailler sans être payés immédiatement. Officiellement, cela n'aurait pas encore affecté la qualité ni la durée des contrôles.
Une paralysie qui coûte très cher
Certains analystes ont calculé que le « shutdown » pourrait déjà avoir coûté 6 milliards de dollars, c'est-à-dire davantage que les fonds réclamés par Donald Trump. Mais comme l'opposition démocrate le martèle : il ne s'agit pas d'une question d'argent, mais de morale.
Donald Trump veut 5,6 milliards de dollars pour construire un mur à la frontière, mais les démocrates refusent de valider ce projet. Et comme ces derniers ont désormais la majorité à la Chambre des représentants, ils comptent mettre la pression la semaine prochaine. La Maison Blanche s'implique à l'inverse pour que les élus républicains lui restent fidèles.
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