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Etats-Unis

Libre-échange: l'AEUMC officiellement signé

Les Etats-Unis, le Mexique et le Canada ont signé officiellement ce vendredi leur nouveau traité commercial en marge du G20. L'AEUMC succède à l’Alena qui était en vigueur depuis près de 25 ans, et que le président américain s’était engagé à remplacer.

Donald Trump entre le Premier ministre canadien Justin Trudeau, et le (futur-ex) président mexicain Enrique Pena Nieto, le 30 novembre 2018 à Buenos Aires.
Donald Trump entre le Premier ministre canadien Justin Trudeau, et le (futur-ex) président mexicain Enrique Pena Nieto, le 30 novembre 2018 à Buenos Aires. Martin BERNETTI / AFP
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Les Etats-Unis, le Mexique et le Canada se sont entendus sur un texte, mais pas sur le nom de leur nouvel accord de libre-échange. Chaque pays a choisi son propre acronyme pour baptiser le traité conclu après de laborieuses négociations.

Comme à son habitude, le président américain n’a pas lésiné sur les adjectifs pour saluer l’accord qu’il a arraché à ses partenaires, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet. « C’est le plus grand, le plus important, le plus moderne et le plus équitable accord jamais obtenu de l’histoire moderne, s’est félicité Donald Trump. C’est un accord modèle qui va changer le paysage commercial pour toujours et c’est un accord qui va avant tout bénéficier aux travailleurs, ce qui est très important pour nous aujourd’hui. »

En réalité, le nouvel accord est signé pour seize ans, il pourra être réexaminé tous les six ans et il ne règle pas tous les différends commerciaux entre les voisins américains. « Les tarifs sur l’acier et sur l’aluminium demeurent toujours entre nos pays. Tant qu’ils seront en place, nous allons continuer de travailler fort afin de résoudre cet enjeu représentant un obstacle majeur à nos économies », estime Justin Trudeau, le Premier ministre canadien.

Il aura fallu de larges concessions pour aboutir à ce traité commercial. Sur l'automobile, enjeu majeur, et pincipale pomme de discorde, les trois parties se sont entendues. Le Mexique a dû augmenter les salaires de ses ouvriers pour réduire l'écart avec ses voisins. Le Canada obtient finalement de ne pas être taxé sur les deux millions et demi de véhicules assemblés sur son territoire. En échange, les Etats-Unis ont la garantie que Mexico et Ottawa s'approvisionnent en matériaux et composants en priorité sur le marché américain.

Autre dossier qui bloquait, le secteur du lait et des volailles. Le gouvernement Trudeau fait une petite concession à Donald Trump en assouplissant légèrement les taxes pour les volailles américaines. Parmi les nouveautés, l'économie numérique et la propriété intellectuelle font leur apparition.

Le mécanisme de règlement des litiges reste lui inchangé.

Les Etats-Unis grands gagnants, le Mexique grand perdant

Ce nouvel accord voulu par Donald Trump est un succès pour le président américain et son pays, estime Sylvie Matelly, économiste, directrice adjointe de l'IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques). « C’est carrément une victoire pour Donald Trump. Pour pouvoir avoir un succès affiché au-delà du bon un bilan économique qu’il s’attribue. Comme à son habitude, il a commencé à casser en disant ‘’je ne veux plus de cet accord’’ avant de revenir sur ce traité. Et in fine, il vient négocier bien évidemment beaucoup plus dans l’intérêt des Etats-Unis, même si les Canadiens n’ont pas tout perdu dans ce traité parce qu’ils se sont battus jusqu’au bout », conclut la chercheuse au micro de RFI.

Ce sont donc les Mexicains qui semblent être lésés par le nouvel accord, à en croire Thomas Julien, économiste chez Natixis, spécialiste de l'Amérique du Nord. « Cet accord vise à régionaliser un peu plus la production automobile, à augmenter les standards de production, notamment le salaire des employés qui produisent les voitures. Cet accord rend plus coûteuse la production automobile en Amérique du Nord. Dans ce cas-là, c’est le Mexique qui perd face au Canada et aux Etats-Unis notamment le Canada qui avait des coûts de production plus élevés qu’au Mexique et qui accusait un désavantage compétitif vis-à-vis du Mexique ».

Pour être définitivement adopté, le traité devra être validé par les parlements des trois pays. Donald Trump estime que sa ratification par le Congrès des Etats-Unis ne devrait pas poser problème. Mais il pourrait se heurter au scepticisme des démocrates désormais majoritaires à la chambre.

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