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Mexique / Etats-Unis

Mexique: les migrants de la caravane continuent d'affluer à Tijuana

Les migrants de la caravane ont continué de se regrouper à Tijuana, à la frontière américaine, dans le nord-ouest du Mexique, où leur frustration grandissait devant le peu de possibilités d'entrer aux Etats-Unis, alors que le maire de la ville exigeait leur expulsion.

Des migrants font la queue pour recevoir un repas dans une salle de sport temporairement transformée en centre d'accueil pour les demandeurs d'asile à Tijuana le 16 novembre 2018.
Des migrants font la queue pour recevoir un repas dans une salle de sport temporairement transformée en centre d'accueil pour les demandeurs d'asile à Tijuana le 16 novembre 2018. REUTERS/Carlos Garcia Rawlins
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Après avoir parcouru 4 300 kilomètres, à pied, en camion ou en autobus, les migrants de cette caravane ont commencé à découvrir combien leur rêve américain leur serait difficile à atteindre. Des files d'attentes se sont formées dans l'après-midi au poste frontalier d’El Chaparral pour s'inscrire sur une liste de demandeurs d'asile, où figuraient déjà 1 400 noms ce vendredi 16 novembre, pour la plupart inscrit avant l'arrivée de la caravane. Saturées par les demandes, les autorités américaines n'ont pu traiter qu'une trentaine de cas.

Généralement, elles reçoivent entre « 30 et 90 migrants par jour », a indiqué un volontaire auprès de l'Institut national de la migration, qui enregistrait l'identité des migrants. Pour traiter tous les dossiers de ceux de la caravane, « ça prendra des mois », lâchait-il, résigné.

Tous ces migrants sont en majorité Honduriens, fuyant la pauvreté et la violence dans leur pays. « Les participants de la caravane veulent rester groupés, c’est pour eux une stratégie de pression. Donc, les autorités prennent en considération cet aspect, et de notre côté, nous faisons notre possible pour trouver un grand espace : un stade, un auditorium, ou un parc afin de pouvoir installer un grand campement où ils pourraient rester ensemble, au moins pendant les premières semaines. Au moins le temps nécessaire pour qu’ils comprennent que s’ils décident de demander l’asile aux Etats Unis, ils devront rester à Tijuana plusieurs mois », explique Soraja Vasquez, du Comité stratégique humanitaire d'aide au migrants à Tijuana au micro de RFI.

« Je n'ai pas fait tout ça en vain »

La situation pourrait durer ainsi pendant de longue semaine et la ville de Tijuana envisage à terme de transformer ce grand campement en auberges de migrants, avec des espaces plus petits et de meilleures conditions qu’un campement en plein air. Mais déjà certains migrants commencent à perdre patience.

Osman Bueso, un Hondurien de 28 ans qui a été un des premiers de la caravane à rejoindre cette ville, affichait sa frustration. « Je n'ai pas fait tout ça en vain. Je suis sur la route depuis 35 jours pour atteindre la frontière, a-t-il confié. Nous n'avons pas peur. On est prêt à mourir s'il le faut. Quand vous vivez dans la pauvreté et la violence, il vaut mieux mourir que de vivre (...) Je ne pense pas que Trump pourra bloquer des milliers de personnes », a-t-il assuré, évoquant les mesures ordonnées par le président Donald Trump pour empêcher les migrants d'entrer illégalement sur le territoire américain.

Selon les autorités, plus de 3 200 migrants de la caravane se trouvent désormais à Tijuana, et environ 2 000 autres devraient y converger dans les prochains jours. Au total, environ 8 000 migrants se trouvent actuellement au Mexique pour atteindre les Etats-Unis, répartis dans différentes caravanes, dont la plupart se sont fragmentées au cours de leur périple.

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