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Pérou

Pérou: la fille de Fujimori arrêtée pour des soupçons de blanchiment d'argent

C’est dans les locaux du parquet de Lima que Keiko Fujimori a été arrêtée. La justice accuse l’ancienne candidate à la présidentielle de blanchiment de capitaux dans le cadre du financement de sa campagne de 2011 et 2016. La détention a été décrétée pour 10 jours, car la justice estime qu’il existe un risque de fuite et d’obstruction de l’instruction.

Keiko Fujimori, le 3 octobre 2018.
Keiko Fujimori, le 3 octobre 2018. Luka GONZALES / AFP
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Avec notre correspondant à Quito,  Eric Samson

L’affaire est connue comme celle des « cocktails ». Le parti de Keiko Fujimori, Force populaire, aurait dissimulé des dons illicites, possiblement de la compagnie brésilienne Odebrecht, qui a reconnu de nombreux actes de corruption en Amérique latine et en Afrique.

Le parti a en effet reçu des dons de plus d’un million d’euros durant cinq cocktails organisés pour financer les campagnes de Keiko Fujimori, dont celle de 2016 perdue par la fille de l’ancien président Alberto Fujimori par à peine 41 000 voix. Force populaire avait oublié de consigner les noms des donateurs dans sa déclaration financière.

Après l’ouverture d’une enquête préliminaire en août 2016, le parquet avait obtenu une première piste lorsque le portail web IDL-Reporters avait révélé en août 2017 qu’un agenda de chef d’entreprise Marcelo Odebrecht contenait la phrase suivante : « Augmenter Keiko de 500 durant la visite », traduisez rajoutez 500 000 dollars à de l’argent déjà versé. En novembre 2017, Marcelo Odebrecht reconnaîtra d’ailleurs le paiement d’argent au parti fujimoriste. Quelques semaines plus tard, une perquisition dans les locaux de Force populaire semblait montrer l’existence d’une comptabilité parallèle.

Au-delà de Keiko Fujimori, 19 autres responsables fujimoristes sont aussi recherchés par la justice. La somme est d’1,3 million de dollars.


Réaction de Giulia Loza, avocate de Keiko Fujimori

« Nous considérons cette décision comme totalement infondée, car en vérité, l’argumentation ne tient pas. Nous considérons qu'il s'agit d'une mesure totalement arbitraire et abusive : pour une détention provisoire comme celle-ci, quelles que soient les circonstances, il faut que la personne refuse de faire l’objet d’une enquête, ou qu’elle présente un risque de fuite. Regardez à quel point c’est contradictoire : vous répondez comme prévu à une convocation du juge à 10h du matin, vous arrivez un quart d’heure en avance, et on vous arrête. On nous notifie la détention provisoire pour une durée de dix jours. Et bien sûr nous la contestons ! Nous attendons des autorités qu’elles annulent cette décision arbitraire. À aucun moment, Keiko Fujimori ne s'est opposée à l'action de la justice, au contraire, elle a toujours collaboré activement. Nous avons participé à toutes les procédures. C'est la troisième fois qu'ils nous convoquent pour témoigner et à chaque fois, nous y sommes allées. Cela fait trois ans qu’ils enquêtent sur les contributions pour la campagne de 2011, et ils n’ont jamais trouvé aucune preuve contre nous ; donc cette mesure de détention dépasse l’entendement. »

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