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Canada

Elections générales au Québec: l'immigration au cœur de la campagne

Les Québécois vont aux urnes ce lundi pour élire leur nouveau gouvernement ainsi que 125 députés. Rarement un résultat n'a été aussi imprévisible car la course est très serrée entre les deux principaux partis, la Coalition avenir Québec et le Parti libéral du Québec. Fait notable : la question de l'indépendance du Québec n'a quasiment pas été évoquée durant la campagne électorale, à l'inverse de celle de l'immigration.

Affiches électorales à Montréal durant la campagne.
Affiches électorales à Montréal durant la campagne. RFI / Marc Etcheverry
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Plusieurs chroniqueurs politiques considèrent que la campagne électorale qui vient de se terminer a donné lieu à davantage de petites mesures qu'à de grandes envolées idéologiques. On a plus entendu parler de la nécessité d'instaurer la maternelle dès quatre ans, ou des stationnements devant les hôpitaux, que de véritable projet de société, indique notre correspondante à Québec, Pascal Guéricolas.

Cette machine bien huilée, où chaque parti promet de rendre la plus facile à des groupes d'électeur bien ciblés, a connu quelques ratés cependant. Surtout quand le chef de la Coalition avenir Québec, en tête dans les sondages, a indiqué qu'il faudrait diminuer le nombre d'immigrants soigneusement sélectionnés que le Québec accueille chaque année.

Dénonçant « l'échec » du Parti libéral du Premier ministre sortant Philippe Couillard dans « l'intégration » et la « francisation » des immigrants au Québec, François Legault a promis de réduire « temporairement » de plus 20 % leur nombre à partir de 2019.

Parler le français

Premier parti d'opposition, le Parti Québécois (PQ) propose de son côté de limiter l'immigration aux seuls candidats qui parlent français ou auraient commencé à apprendre cette langue avant d'arriver au Québec, quitte à les y aider financièrement.

Depuis 2015, le Québec a accueilli chaque année environ 50 000 immigrants et réfugiés, qu'il sélectionne pour près des deux tiers, en vertu d'un accord avec le gouvernement fédéral canadien. Or, selon une récente étude, le pourcentage des immigrants économiques connaissant le français à leur arrivée au Québec est passé de 56 % en 2015 à seulement 42 % en 2017.

Des chiffres qui alimentent des propos jugés souvent alarmistes par les commentateurs - 100 % des enfants des immigrants étant scolarisés en français - de certains dirigeants politiques durant cette campagne.

Pénurie de main d'oeuvre

Mais si ces discours sont assez communs dans bien des pays européens, au Québec il ont une autre résonnance. Dans une province où les entreprises et les commerces peinent à trouver de la main-d’œuvre, la proposition de M. Legault a contribué à faire baisser son auteur dans les sondages.

Les milieux économiques, particulièrement les PME des régions en périphérie des grands centres, redoutent en effet toute réduction des seuils d'immigration, sur laquelle ils comptent pour combler une partie des quelque 100 000 postes de travail à pourvoir dans tout le Québec.

Le Québec connaît une situation économique enviable avec un taux de chômage de 5,6 % - et pratiquement inexistant dans plusieurs régions - en raison de l'exode des jeunes vers les grands centres et du vieillissement accéléré de la population.

(avec AFP)

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