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La revue de presse des Amériques

A la Une: la répression continue au Nicaragua

Une manifestation anti-gouvernementale à Managua, le 16 septembre 2018.
Une manifestation anti-gouvernementale à Managua, le 16 septembre 2018. ©REUTERS/Oswaldo Rivas
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Matt Andrès Romero avait 16 ans et participait régulièrement aux manifestations pour demander le départ du président nicaraguayen Daniel Ortega. C'est donc tout naturellement, explique sa famille dans 100% Noticias, qu'il était présent lors de la marche de dimanche, à Managua, pour demander la libération de manifestants emprisonnés depuis le début de la crise au mois d'avril. Au moment de la dispersion du défilé, l’adolescent a été tué d’une balle d'AK-47 en plein thorax.

La famille de la victime témoigne dans une vidéo publiée par El Nuevo Diario, un journal proche de l'opposition. Elle rejette la version de la police selon laquelle le lycéen a été victime de tirs croisés. « Sa seule arme, dit son oncle, c'était son sac à dos, un foulard aux couleurs de Nicaragua et une bouteille d'eau. »

« La dispersion de la marche, à l'aide de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de balles réelles, a fait au moins sept blessés dont trois journalistes », écrit El Nuevo Diario, parmi lesquels des confrères des agences AFP et Reuters. Une église de Las Americus, le quartier de Managua où se déroulait la marche, a interrompu sa messe et ouvert ses portes pour permettre aux manifestants de s'y réfugier.

Attaque du cortège

Selon la presse nicaraguayenne, les soutiens du gouvernement étaient massivement présents depuis le début de la marche.El Nuevo Diarioraconte que des forces anti-émeutes sont arrivées à bord « de dizaines de camions » mais que des « hommes cagoulés » ont également « bloqué des rues ». La Prensa identifie ces hommes comme des paramilitaires et des « fanatiques du régime Ortega ». Pour l'ensemble de la presse d'opposition, le cortège a été harcelé, puis attaqué.

L'éditorialiste de La Prensa en appelle à l'armée : « Le peuple du Nicaragua a fait tout ce qui était en son pouvoir pour mettre fin à la dictature et ouvrir la voie à une sortie de crise démocratique en organisant rapidement des élections propres, crédibles et supervisées au niveau international. La seule chose qui manque, c'est que l'armée assume ses responsabilités et force la dictature à arrêter de tuer des Nicaraguayens et à accepter une issue démocratique à la crise ». Le président Daniel Ortega a rejeté samedi l'idée de reprendre le dialogue avec ses opposants.

Venezuela : la valse des navires humanitaires

Au Venezuela, le présidentNicolas Maduro publie sur son compte Twitter la photo d’un navire chinois entouré d'avions de chasse vénézuéliens. Le bateau a accosté ce week-end dans le port de la Guaira, dans la banlieue de Caracas. Une cérémonie était organisée pour l'occasion, raconte La Patilla. Selon El Diario de Guayana,à bord du navire se trouvent 120 médecins qui prodigueront des soins dans 20 spécialités. L'Arche de la paix, c'est son nom, restera à quai une semaine.

Son arrivée est « le résultat de l'impulsion donnée par le président Maduro aux relations sino-vénézuéliennes », a déclaré le ministre vénézuélien de la Défense. Caracas insiste: ce navire humanitaire est la démonstration d'une opération stratégique de défense. C'est d'ailleurs l'armée vénézuélienne qui avait annoncé son arrivée le mois dernier pour « surmonter les sabotages des Etats-Unis », rappelle Infobae. Washington avait annoncé un peu plus tôt l'envoi dans les eaux colombiennes d'un navire pour offrir des traitements gratuits aux nombreux migrants vénézuéliens qui fuient la crise et les pénuries, ce que les autorités vénézuéliennes avaient perçu comme une menace, explique le Washington Post. Pour le quotidien américain, en tout cas, les tournées humanitaires du navire chinois sont la preuve de l'ambition de Pékin « d'étendre progressivement son influence militaire à l'étranger ».

Etats-Unis : les républicains ont-ils un problème avec les femmes ?

Un mot des Etats-Unis pour terminer : le juge Kavanaugh, candidat de Donald Trump à la Cour suprême, doit faire face à une nouvelle accusation d'agression sexuelle, quatre jours avant l'audition de sa première accusatrice par une commission du Sénat. Une affaire « montée de toutes pièces », estime le conservateur National Review, qui appelle les républicains à se battre pour la confirmation de leur juge dans ses fonctions.

Cette affaire, en tout cas, pèse déjà sur les élections de mi-mandat dans un mois et demi, pense le New York Times. Le quotidien prévient les républicains : « Attention, si vous interrogez jeudi prochain au Sénat Christine Blasey de manière trop musclée, cela pourrait se retourner contre vous » car « les femmes jouent un rôle crucial dans ces élections ». Le Washington Postva plus loin. Il rappelle que les onze sénateurs conservateurs de la Commission judiciaire du Sénat, qui seront bientôt face à l'accusatrice de Brett Kavanaugh, sont… des hommes. « De là à penser que les républicains ont un problème avec les femmes, il n'y a qu'un pas », conclut le journal américain.

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