Nicaragua: un nouveau manifestant meurt et rompt le calme des dernières semaines
Au Nicaragua, depuis mi-avril, un conflit meurtrier oppose une partie de la population au président Ortega, faisant plus de 300 victimes. Après le calme relatif de ces dernières semaines, une marche a à nouveau été violemment réprimée à Managua dimanche 23 septembre. Un adolescent de 16 ans y a trouvé la mort.
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Matt Andrès Romero participait régulièrement aux manifestations pour demander le départ du président Ortega. C'est donc naturellement qu'il était présent à celle de dimanche, organisée dans la capitale Managua, expliquent ses proches. Le mot d'ordre étant d’exiger la libération des manifestants emprisonnés depuis le début de la crise au mois d'avril.
Au moment de la dispersion de la marche, le jeune homme de 16 ans a été abattu : une balle en plein thorax. Son oncle rejette la version de la police selon laquelle le lycéen a été victime de tirs croisés. « Sa seule arme, c'était son sac à dos, un petit foulard aux couleurs du Nicaragua, et une bouteille d'eau, témoigne-t-il dans une vidéo d'End TV. C'était ça, ses armes. »
Le président Ortega a rejeté la reprise des négociations la veille
La presse nicaraguayenne a compté une dizaine de camions de forces antiémeutes ce jour-là. Elle souligne aussi la présence, comme lors des autres manifestations depuis mi-avril, de paramilitaires et d'hommes cagoulés et armés.
Ces derniers s'en seraient pris aux protestataires dès le début de la marche, avant de bloquer des routes et de les prendre en étau dans un quartier de la ville. L'église la plus proche a interrompu sa messe et ouvert ses portes pour offrir un refuge aux manifestants.
En plus de l'adolescent tué, au moins sept personnes ont été blessées dimanche, dont trois journalistes. La veille, le président Ortega avait rejeté l'idée de reprendre le dialogue avec ses opposants.
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