Accéder au contenu principal
Etats-Unis

Etats-Unis: bras de fer entre les républicains et l'accusatrice de Kavanaugh

Aux États-Unis, le feuilleton de la confirmation du juge Kavanaugh à la Cour suprême se poursuit, avec ce bras de fer entre les sénateurs républicains et la femme qui accuse le juge d'avoir tenté de la violer lors d'une soirée dans les années 80. Christine Blasey Ford n'a toujours pas confirmé sa participation à l'audition prévue lundi à la commission judiciaire du Sénat. Et le camp républicain s'impatiente.

Le magistrat Brett Kavanaugh devant le Sénat lors de son audition le 6 septembre 2018, à Washington.
Le magistrat Brett Kavanaugh devant le Sénat lors de son audition le 6 septembre 2018, à Washington. REUTERS/Chris Wattie -/File Photo
Publicité

Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet

Depuis qu'elle est sortie de l'anonymat, Christine Blasey Ford se dit harcelée. Elle aurait reçu des menaces de mort, son compte e-mail aurait été piraté, et sa famille contrainte de déménager. C'est ce qui explique, selon son avocate, ses réticences à venir détailler lundi devant la commission judiciaire du Sénat les accusations qu'elle porte contre le juge Kavanaugh.

Mais le président de la commission s'impatiente : il lui a donné jusqu'à vendredi 10h pour prendre une décision. « Il n'y aucune urgence pour cette audition. De nombreux autres témoins devraient être convoqués. Toute précipitation nuirait à la recherche de la vérité », a riposté l'avocate de Christine Blasey Ford. « Je suis prête à témoigner la semaine prochaine, mais pas lundi, et seulement si les conditions sont justes et garantissent ma sécurité » a fait savoir Christine Blasey Ford.

C'est dans ce contexte tendu qu'a été exhumée une vidéo du juge Kavanaugh. Elle date de 2015. Le juge évoque l'établissement qu'il fréquentait à l'époque des faits qui lui sont reprochés. « Nous avions un bon adage auquel nous nous sommes tenus jusqu'à ce jour : ce qui se passe à la fac de Georgetown reste à la fac de Georgetown. (rires) Cela a été une bonne chose pour nous tous, je pense. »

Cette affaire de tentative de viol lors d’une soirée arrosée il y a plus de 35 ans place les républicains dans une position difficile : brusquer celle qui se présente en victime de tentative de viol ou ignorer son témoignage risque de leur coûter cher au sein de l'électorat féminin. Mais en même temps, pour garantir un siège à la Cour suprême à ce juge très conservateur, il leur faut absolument voter avant les élections de mi-mandat.

Christine Blasey Ford suscite l’empathie de milliers de femmes. Dont celle de la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand : « Je crois le docteur Blasey Ford parce qu’elle dit la vérité. On le sait parce qu’elle a raconté son histoire à son thérapeute il y a cinq ans, elle l’a racontée à son mari, elle l’a racontée à une amie il y a un an, elle l’a racontée à un journaliste avant que le juge Kavanaugh soit désigné. Je la crois, parce qu’elle dit la vérité. Quelqu’un qui ment ne demande pas au FBI d’enquêter sur les faits. » 

Dans son récit, Christine Blasey Ford affirme qu’un ami du juge Kavanaugh se trouvait avec lui lors de la tentative de viol qu’elle a subi. Mark Gauvreau est aussi devenu juge, il a écrit un livre sur le climat alcoolisé des soirées de l’époque, intitulé « Défoncé : histoires d’une génération ivre ». Mais ce témoin capital refuse de témoigner, il dit avoir tout oublié.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.