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Etats-Unis

Un an après Charlottesville, l’extrême-droite a rendez-vous à Washington

Un an après les violences meurtrières entre suprématistes blancs et manifestants antiracistes à Charlottesville, dans l'État de Virginie, l'extrême droite tente de réunir ses différents courants pour une nouvelle manifestation. Elles s'est sont donné rendez-vous, ce dimanche 12 août, cette fois en plein cœur de Washington, dans le square Lafayette, à deux pas de la Maison-Blanche. La capitale fédérale est sous très haute surveillance.

Une manifestante se tient devant des policiers à Charlottesville formant un cordon de sécurité lors de l'anniversaire des manifestations d'extrême-droite dans cette même ville, le 11 août 2018.
Une manifestante se tient devant des policiers à Charlottesville formant un cordon de sécurité lors de l'anniversaire des manifestations d'extrême-droite dans cette même ville, le 11 août 2018. REUTERS/Lucas Jackson
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À défaut d'avoir obtenu le droit de manifester à nouveau à Charlottesville, cette petite ville de Virgine où suprématistes blancs et militants antiracistes s'étaient affrontés l'an dernier, les deux groupes doivent se retrouver à la capitale, rapporte notre envoyée spéciale à Washington, Maire Bourreau.

La sécurité est maximale pour éviter tout débordement et les organisateurs des deux camps comptent sur la présence massive du FBI et de la police déployés dans la capitale pour éviter les heurts de l'année dernière. James Alex Fields, sympathisant néonazi, avait alors foncé sur les manifestants de gauche, tuant une femme de 32 ans et blessant 19 autres personnes.

Les sympathisants de l'extrême droite américaine ont obtenu une autorisation de rassemblement pour uniquement 400 personnes. Elles devraient se réunir pendant deux heures sous les fenêtres de la Maison Blanche sous la bannière « Unite the right » [« rassembler la droite »].

La droite extrême tente de s'organiser

C’est la deuxième tentative de réunir tous ces groupes d’extrême droite, sous la bannière Unite the right 2, «Unissons la droite 2», explique à RFI Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l'Université Paris II et auteur de Trumpland : Portrait d’une Amérique divisée.

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Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l'Université Paris II et auteur de «Trumpland: Portrait d’une Amérique divisée».

Stefanie Schüler

Trois courants composent cette extrême-droite selon le chercheur. « Il y a les héritiers du Ku Klux Klan, qui a été créé après la fin de la guerre civile. Ceux-là c’est la première partie : l’extrême droite en tant que telle aux États-Unis est très raciste. Il y a une deuxième partie qui est des néonazis, des groupes paramilitaires, qui se considèrent très différents des premiers.
Et puis, il y a l’Alt-right, un nouveau groupe, né il y a pas très longtemps, et qui considère qu’il peut se faire entendre à condition de faire, pour faire simple, de l’entrisme au parti républicain
 ». Pour Jean-Eric Branaa, le parti républicain devient une sorte de « caisse de résonnance » pour ce groupe et lui donne un vernis « d'honorabilité », lui permettant aussi d'élargir sa base.  

Face à cette extrême droite, 22 organisations antiracistes, nourriront trois contre-manifestations. Parmi ces organisations, le mouvement « Black lives matter ». Or, selon Jean-Eric Branaa, « depuis le 11 novembre 2016 avec l’élection de Donald Trump, des groupes anti-Trump très structurés, très violents, très fortement motivés se sont créés, ont prospéré depuis un an et demi ».

Des nouvelles violences ? « C'est quasiment inévitable »

Extrême-droite et extrême gauche vont donc se retrouver à quelques encablures l'une de l'autre. L'objectif des forces de sécurité est que les deux groupes n'entrent pas en contact. La présence policière dans le périmètre est massive. Toutes les armes sont interdites, y compris pour les détenteurs d'un permis. Mais beaucoup craignent que la tribune offerte par ce rassemblement au cœur du pouvoir américain n'excite les militants ultras des deux camps.

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Pour Jean-Eric Branaa, le risque de violences est quasiment inévitable, que ce soit en place publique ou ailleurs

Stefanie Schüler

Pour Jean-Eric Branaa toujours, la violence est quasiment inévitable. « Il faut comprendre qu’aux États-Unis, le droit à exercer sa parole est totalement sans limites. Donc à partir du moment où des groupes d’extrême-droite peuvent aller très loin dans les idées qu'ils peuvent exprimer, on se doute bien que des groupes d’extrême-gauche viennent en face pour faire la même chose... On va avoir en réalité trois groupes : les extrêmes-droites, les extrêmes gauches et puis les groupes anti-Trump, et tous ces groupes-là vont se retrouver au même endroit, en même temps, avec la police qui va essayer de séparer les uns des autres. Mais ça n’empêche pas, comme à Charlottesville, qu'ils peuvent se retrouver dans un parking, dans un bar, n’importe où, et effectivement les affrontements vont certainement arriver à un moment ou à un autre ».

Un an après, Trump « condamne tous les types de racisme et les actes violents »

Le président Donald Trump, qui avait été accusé l'année dernière de ne pas avoir publiquement condamné les groupuscules d'extrême droite, a d'ailleurs appelé le 11 août sur Twitter au rassemblement et à combattre « tous les types de racisme et les actes violents ». Mais il omet encore une fois de citer les suprématistes comme principaux acteurs des violences.

 

L'extrême droite en marche, Charlottesville, le 12 août 2017.
L'extrême droite en marche, Charlottesville, le 12 août 2017. Alejandro Alvarez/News2Share via REUTERS

 

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