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Brésil

Le Brésil devient l’un des 10 pays les plus violents au monde

Au Brésil, une femme a été blessée au visage par une balle perdue, dans un hôpital, atteinte lors d’affrontements entre bandes rivales dans l’une des banlieues de Rio de Janeiro les plus touchées par la criminalité. Un fait divers qui illustre à quelques mois de la présidentielle la violence croissante à laquelle les Brésiliens sont de plus en plus exposés : près de 64 000 homicides ont été recensés en 2017, soit plus de sept par heure.

Pour tenter d'enrayer la violence et la main mise des narcotrafiquants sur des quartiers de Rio, l'armée y a été déployée. Ici, dans la favela de Rocinha, à Rio de Janeiro, le 26 juillet 2018.
Pour tenter d'enrayer la violence et la main mise des narcotrafiquants sur des quartiers de Rio, l'armée y a été déployée. Ici, dans la favela de Rocinha, à Rio de Janeiro, le 26 juillet 2018. REUTERS/Pilar Olivares
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La femme de 61 ans « a été blessée par un tir samedi matin dans l'enceinte d'un hôpital de la ville de Niteroi », précise un communiqué de la police nationale de Rio. Blessée au visage par une balle perdue, elle se trouvait dans un état stable, mais risquait selon ses proches de perdre totalement ou partiellement la vue.

Chaque année, la situation semble s’aggraver, selon notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard. En 2017, 63 880 homicides ont été recensés, en hausse de 3,7% par rapport à 2016. Le Brésil est ainsi devenu l’un des dix pays les plus violents au monde, avec une moyenne de 31 homicides pour 100 000 habitants, selon le rapport du Forum brésilien de la sécurité publique, une ONG qui fait autorité en la matière, publié jeudi 9 août.

Et cela n’est qu’une moyenne : la situation dans certains États pauvres de la région Nordeste ou du Nord est bien pire, avec des pointes à 68 homicides pour 100 000 habitants, alors que la moyenne mondiale n’est que de 7,5 pour 100 000. À São Paulo, l’État le plus riche du pays, ce taux est de 10,7 pour 100 000.

Les féminicides sont également en hausse

Le trafic de drogue, et les guerres entre factions de narcotrafiquants pour contrôler leurs marchés, en sont les causes principales. Lorsque ces combats font rage à proximité de zones résidentielles ou même des hôpitaux, la population subit les conséquences de cette violence au quotidien.

Si la plupart des victimes sont des hommes, le rapport révèle une augmentation de 6% des meurtres de femmes en 2017, par rapport à l’année précédente. Au total, 4 539 femmes ont été tuées, dont 1 133 ont été victimes de «féminicide», c'est à dire tuées parce que femmes. Ce samedi 11 août, des centaines de personnes ont défilé à Curitiba en hommage à Tatiane Spitzner, avocate de 29 ans, qui aurait été défenestrée par son mari fin juillet.

L'insécurité, l'un des thèmes principaux des élections

L’insécurité publique apparaît comme l’un des thèmes principaux des élections générales d’octobre. Les Brésiliens doivent élire leur président, gouverneurs d’État et législateurs. Le député d'extrême-droite Jair Bolsonaro, qui figure parmi les grands favoris du scrutin, en a fait l'un de ses sujets de prédilection. Il propose d'assouplir les lois encadrant le contrôle des armes et d'élargir les pouvoirs de la police.

Celle-ci a été responsable de 5 144 homicides (soit une hausse de 20%) et 367 de ses agents ont péri, soit 5% de moins que l’année précédente.

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