Nicaragua: fin du siège de l'église de la Divine Miséricorde, 2 étudiants tués
Les étudiants assiégés depuis vendredi soir dans l'église de la Divine Miséricorde, à Managua, ont pu en sortir samedi vers la mi-journée, grâce à l'intervention des médiateurs de l'Eglise catholique. Mais les forces gouvernementales avaient d'abord attaqué l'église, faisant deux morts, deux jeunes touchés par balle à la tête selon les témoins. Samedi, les habitants de Managua sont de nouveau sortis dans la rue pour demander la fin de la répression contre les opposants et les étudiants.
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Après la marche de jeudi et la grève générale de vendredi qui a paralysé une grande partie du pays, les habitants de Managua sont à nouveau sortis dans les rues ce samedi. A grand renfort de klaxons et de drapeaux bleu et blanc aux couleurs du Nicaragua, une immense caravane de voiture, de camionnettes et de motos a parcouru les quartiers populaires de la capitale Managua pour demander une fois de plus le départ de Daniel Ortega.
Les manifestants ont également réclamé la fin de la répression, comme celle dont venaient d’être victimes des étudiants retranchés dans l’Université Nationale Autonome de Managua, rapporte notre correspondant régional, Patrick-John Buffe.
Les étudiants à la tête de la contestation
Près de 200 étudiants s'étaient réfugiés dans cette église vendredi après l'attaque de l'université autonome de Managua, la plus importante du pays, qu'ils occupaient depuis le début de la contestation en avril. Les groupes paramilitaires et les forces de police assiégeaient l'église de la Divine Miséricorde depuis vendredi soir.
La hiérarchie catholique qui joue le rôle de médiateur dans la crise politique avait envoyé une mission sur place, pour faire sortir les étudiants sans violence. Mission partiellement accomplie. Dans la nuit, un curé avait pu faire évacuer plusieurs blessés graves, ainsi qu'un journaliste nord-américain. Mais les tirs ont fait plusieurs morts et de nombreux blessés.
Obispo Silvio José Báez indignado: «Lo ocurrido es inhumano e injustificable». Mueren dos jóvenes en el ataque de fuerzas del gobierno de Ortega contra una parroquia en Managua. https://t.co/lyPzlQ0V3V vía @religiondigit
Silvio José Báez (@silviojbaez) 14 juillet 2018
Les étudiants qui sont à la tête de la contestation contre le président Daniel Ortega ont déjà payé un lourd tribut, ils sont nombreux parmi les 270 morts et 2 000 blessés déplorés depuis le depuis le mois d'avril. Vendredi , le président avait mobilisé ses partisans à Masaya, la ville où la contestation est la plus forte. Selon l'association nicaraguayenne des droits de l'homme, un policier et un manifestant ont été tués avec des armes de gros calibre.
La caravane de véhicules, qui a rendu hommage aux étudiants en rappelant qu’ils ne sont pas des délinquants, était la dernière des mobilisations organisées depuis jeudi pour faire pression sur Daniel Ortega. Reste à savoir maintenant si, malgré cette violence meurtrière, le dialogue entre les opposants et le gouvernement pourra reprendre ces prochains jours.
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