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Chili

Chili: neuf militaires condamnés pour l’assassinat du chanteur Victor Jara

Le Chili continue de panser ses plaies laissées par 17 ans de dictature. Neuf anciens militaires ont été condamnés, le 3 juillet, pour l'assassinat du chanteur Victor Jara en 1973. Huit d'entre eux ont écopé d'une peine de 18 ans de détention, le dernier est condamné à cinq ans de prison pour complicité. L'artiste, qui était également militant communiste, a été arrêté en septembre 1973, le lendemain du coup d'Etat du général Pinochet. Il a été torturé et abattu de 44 balles. Mais comme beaucoup d'exactions commises par les forces d'Augusto Pinochet, les auteurs sont longtemps restés impunis.

Des Chiliens brandissent le portrait du chanteur Victor Jara lors de ses funérailles à Santiago, le 5 décembre 2009. Sa famille avait organisé une cérémonie six mois après l'exhumation de sa dépouille, dans le cadre de l'enquête sur sa mort.
Des Chiliens brandissent le portrait du chanteur Victor Jara lors de ses funérailles à Santiago, le 5 décembre 2009. Sa famille avait organisé une cérémonie six mois après l'exhumation de sa dépouille, dans le cadre de l'enquête sur sa mort. CLAUDIO SANTANA / AFP
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Figure emblématique de la culture populaire chilienne, Victor Jara défendait ses valeurs communistes armé de sa guitare. Au lendemain du 11 septembre 1973, jour du coup d'État militaire [ayant renversé le président Allende - NDLR], il est arrêté aux côtés de 600 de ses collègues de l'Université technique. Quelques jours plus tard, son cadavre et ceux de quatre autres militants sont retrouvés dans un terrain vague de Santiago.

Il aura fallu 45 ans pour que les neuf militaires coupables de ce crime soient enfin condamnés : une attente inacceptable pour Alicia Lira, présidente de l'association des familles de victimes de la dictature.

« La condamnation des criminels responsables de l'assassinat de Victor Jara, 45 ans après les faits, est tout de même une bonne chose. Mais il reste encore plus de mille plaintes non résolues. Les criminels ne disent pas la vérité. Ils n'ont pas une pointe d’humanité et refusent, par exemple, de dire aux familles où sont les restes de leurs proches disparus. Des familles qui sont à leur recherche encore aujourd’hui », souligne Alicia Lira.

Même si les meurtriers de Victor Jara ont été condamnés, le lieutenant Pedro Barrientos - à la tête du groupe de militaires - est toujours en liberté. Il vit aux États-Unis et la justice américaine n'a pas encore statué sur la demande d'extradition faite par le gouvernement chilien en 2014.

►Archives RFI : Hommage à Victor Jara, le chanteur engagé assassiné
                          Victor Jara : des obsèques en attente de justice

La justice a condamné à 15 ans et un jour de prison les officiers Hugo Sánchez Marmonti, Raúl Jofré González, Edwin Dimter Bianchi, Nelson Haase Mazzei, Ernesto Bethke Wulf, Juan Jara Quintana, Hernán Chacón Soto et Patricio Vásquez Donoso pour leurs rôles en tant que « auteurs » de deux meurtres. Car à part Victor Jara, l'ex-directeur des prisons Littre Quiroga Carvajal a également été assassiné.

De plus, les militaires, qui avaient des grades allant de lieutenant à colonel et brigadier, ont également été condamnés à trois ans de prison pour l'enlèvement de leurs victimes. L'officier Rolando Melo Silva, lui, a été condamné à cinq ans et un jour de prison pour la dissimulation de ces crimes ainsi que 61 jours pour son rôle en tant qu'assistant pendant les enlèvements.

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