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Revue de presse des Amériques

A la Une : transition politique au Mexique et talents d’acteurs de Neymar

Le président élu mexicain Andrés Manuel López Obrador salue ses soutiens à Mexico, le 1er juillet 2018.
Le président élu mexicain Andrés Manuel López Obrador salue ses soutiens à Mexico, le 1er juillet 2018. REUTERS/Alexandre Meneghini
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Au Mexique, les résultats définitifs de la présidentielle confirment un raz de marée pour Andrés Manuel López Obrador. Mais après ce triomphe qualifié « d’écrasant » par la Jornada, « une délicate transition gouvernementale commence aujourd’hui entre deux projets politiques et économiques substantiellement différents ». Le journal s’étonne de « la rapidité avec laquelle certaines des craintes les plus aiguës suscitées par la victoire électorale de López Obrador ont été dissipées, à commencer par l’instabilité des marchés financiers ». Ils ont, semble-t-il, été rapidement rassurés.

Le grand défi d’AMLO va maintenant être de « répondre aux attentes de ses électeurs », écrit Proceso en Une. Pour le Washington Post, AMLO « a bien trop de promesses à tenir ». Le journal réduit son élection au succès des autres « dirigeants populistes dans le monde » et le compare à Donald Trump pour sa lutte affichée contre l’establishment.

Coup de fil Trump-AMLO

Excelsior nous raconte d’ailleurs la conversation entre les deux dirigeants. Elle a duré « environ 30 minutes », elle était « respectueuse », si l’on en croit AMLO sur Twitter. « J’ai proposé, dit-il, d’explorer un accord global, des projets de développement qui génèrent des emplois au Mexique et, avec eux, réduisent la migration et améliorent la sécurité ». « Je crois que la relation entre nous sera très bonne ! », a lancé, pour sa part, le président américain. Donald Trump a aussi fait remarquer « qu’il y a des années, lorsque López Obrador s’était présenté aux précédentes élections, il avait prédit qu’il serait un jour président du Mexique ». « Il s’en est souvenu, et c’était vrai », se félicite-t-il.

La presse mexicaine s’interroge : que va-t-il advenir de ceux qui avaient publiquement promis de quitter le pays en cas de victoire d’AMLO ? Sur les réseaux sociaux, « on leur demande des comptes », rapporte El Universal. Parmi eux se trouve un animateur radio qui a très vite changé son fusil d’épaule. Dans une vidéo, il fait son mea culpa à ses auditeurs et au président élu lui-même. Il assure que ses déclarations étaient liées à son « addiction à l’alcool ». Il y avait aussi, poursuit El Universal, le fils de l’ancien président Felipe Calderon. Le jeune homme avait posé en Russie devant un drapeau mexicain qui affichait : « Si AMLO gagne, je reste ici ! » Il est finalement rentré au Mexique dès vendredi pour voter et l’a vite fait savoir sur Instagram. « Je rentre et j’y reste ! » Il publie d’ailleurs une photo de lui sur la place Rouge avec un drapeau mexicain, vierge de tout message cette fois.

Le Mexique maudit au Mondial

L’autre sujet à la Une de la presse mexicaine, c’est la chute de l’équipe nationale en 8e de finale de la Coupe du Monde face au Brésil. La presse apparaît résignée, car c’est la 7e fois consécutive que le Mexique s’arrête à la porte des quarts de finale. « Encore une fois, se lamente La Razon. Encore une fois, le rêve mexicain s’évanouit en huitième ». Pour La Cancha, c’est « la fin d’une ère », cette sélection s’éteint pour toute une génération. Le journal sportif publie un ensemble de photos de supporters dépités, « le cœur brisé », que ce soit en Russie ou dans les fans zones de Mexico.

C’est Neymar qui a marqué l’un des deux buts qui ont envoyé le Brésil en quarts de finale lundi. Mais les journaux du continent parlent du footballeur brésilien autant pour son coup d’éclat de lundi que pour ses talents d’acteurs. « Les plongeons et les exagérations de Neymar ont fait de lui le joueur le plus critiqué et le roi des moqueries sur les réseaux sociaux », écrit La Cancha. Extraits vidéos, photos détournées : La Teja, un site du Costa Rica, en répertorie certains. « Neymar avait déjà une réputation d’acteur sur la pelouse, mais elle ne s’est pas arrangée après ses hurlements de douleur hier lorsque le joueur mexicain Miguel Layun lui a un peu marché sur sa cheville blessée ».

Neymar, « honte absolue » ou héros ?

Le sélectionneur du Mexique l’a qualifié de « honte pour le football ». « Neymar est le joueur le plus cher de l’histoire du football, reconnaît USA Today, l’un des meilleurs joueurs du monde, un héros national (...) mais une honte absolue ». « Il n’est qu’un faussaire, un plongeur, un simulateur, un acteur, ou n’importe quel autre terme utilisé dans le football pour faire passer sous silence le fait que quelqu’un essaie de tricher de façon flagrante et sans vergogne en incitant l’arbitre à punir un adversaire ».

La presse brésilienne, elle, tente de défendre son héros. Neymar apparaît à la Une d’O Globo, les bras ouverts tel un Christ-Sauveur sur les épaules de son coéquipier. « Neymar enchante le Brésil et irrite le monde », titre le journal brésilien, qui rappelle la brillante performance du numéro 10 de la Seleçao et regrette qu’il ne fasse pas « l’unanimité dans le monde ». « Alors que le Brésil se réjouissait, le monde entier était sur la réserve quand Neymar s’est contorsionné de douleur comme s’il allait falloir l’amputer, alors que Layun (le joueur mexicain) lui avait juste marché dessus. »

O Globo précise toutefois qu’il ne faut pas nier l’intention et la force avec laquelle Layun a marché sur sa cheville, en rappelant que les jalousies et critiques peuvent peut-être s’expliquer : « Nous, les Brésiliens, sommes ceux qui bénéficions directement du rayonnement de Neymar. Le monde voit cela différemment. »

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