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La revue de presse des Amériques

A la Une: les évêques suspendent le dialogue gouvernement-opposition

Carlos Tunnermann Bernheim (G),de la société civile s'exprime à coté de Maria Nelly Rivas, la présidente du Conseil d'administration de la Chambre de commerce américaine du Nicaragua lors  de la 4e édition du «dialogue national», le 23 mai 2018.
Carlos Tunnermann Bernheim (G),de la société civile s'exprime à coté de Maria Nelly Rivas, la présidente du Conseil d'administration de la Chambre de commerce américaine du Nicaragua lors de la 4e édition du «dialogue national», le 23 mai 2018. ©INTI OCON/AFP
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La Conférence épiscopale du Nicaragua a suspendu mercredi le dialogue national destiné à mettre fin à la crise politique qui a déjà fait 76 morts depuis mi-avril, faute d'accord entre le gouvernement et les opposants sur la démocratisation du régime.

« Au-delà de la fin immédiate de la répression policière des manifestations pacifiques, les principales exigences des opposants du gouvernement Ortega étaient les suivantes : une réforme partielle de la Constitution du Nicaragua afin de permettre la tenue d'élections présidentielles, législatives et municipales anticipées, le renouvellement des personnels des principales institutions du pays, comme le Conseil électoral, ainsi que l'adoption d'une loi dite de transition et de gouvernabilité démocratique qui permettrait à l'avenir la mise en œuvre des accords politiques issus du dialogue national », explique le quotidien Onda Local.

Ces propositions ont été rejetées avec virulence par le régime : « L'agenda présenté est une voie déguisée vers un coup d'Etat contre le gouvernement Ortega », a martelé, selon le site Confidencial, le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères, Denis Moncada, qui dirigeait la délégation gouvernementale durant cette tentative de dialogue.

« Le gouvernement réclamait notamment la fin immédiate des barrages routiers qui bloquent depuis des semaines la circulation des personnes mais aussi des marchandises à travers l'ensemble du pays et qui causent des pertes économiques et financières considérables », écrit La Prensa. Mais pour les opposants, ces blocus sont justement « une manière légitime de protester contre un gouvernement autoritaire », fait remarquer de son côté Confidencial.

La répression continue

Alors que le dialogue était encore en cours, hier, à Managua, « des miliciens pro-gouvernementaux et des policiers ont de nouveau attaqué des manifestants », s'insurge El Nuevo Diario. En tout, au moins 70 personnes ont été blessées au cours de ces affrontements, rapporte le quotidien qui souligne le rapport de force inéquitable entre protestataires « qui lancent des pierres contre policiers et sbires du régime, alors que les forces gouvernementales répliquent par des tirs à balles réelles ». Toujours dans les colonnes d'El Nuevo Diario, le directeur de la Croix-Rouge nicaraguayenne déplore les nombreuses blessures par balles. Un étudiant, âgé de 25 ans, a été tué d'une balle dans la tête.

A en croire la presse du Nicaragua aujourd'hui, une grande partie de la population semble déterminée à poursuivre la mobilisation contre Daniel Ortega. A l'instar de La Prensa qui écrit : « Hier, un jeune de plus a été assassiné. Combien de morts faudra-t-il à Daniel Ortega pour comprendre que désormais la majorité des Nicaraguayens en a assez de ses abus, assez de ses brimades auxquelles il les a soumis durant onze longues années ? Une majorité prête à sacrifier sa tranquillité soumise, prête à sacrifier ses affaires, à s'exposer à la répression voire à la mort pour que le Nicaragua retrouve une paix durable, dans la justice, la liberté et la démocratie ». Et l'éditorialiste de La Prensa de conclure : « Ici, nous sommes en pleine rébellion populaire. Un retour en arrière n'est plus possible. Puisque pour des dizaines de milliers de personnes un tel retour signifierait être fiché, sans travail, persécuté et au final, assassiné. Ortega le sait: pour nous, les Nicaraguayens, c'est maintenant ou jamais ».

Venezuela : le ton monte entre Caracas et Washington

Après l'annonce, mardi, du président Nicolas Maduro d'expulser deux diplomates américains en poste au Venezuela, « le département d'Etat a déclaré le chargé d'affaires de l'ambassade vénézuélienne et le consul général adjoint du consulat vénézuélien à Houston persona non grata », rapporte le quotidien El Carabobeñocitant le communiqué de la diplomatie américaine.

Pendant ce temps, le candidat malheureux à l'élection présidentielle, Henri Falcon, compte effectivement contester le scrutin de dimanche dernier.

C'est le chef de la campagne d'Henri Falcon qui a fait cette annonce hier à Caracas, rapporte Ultimas Noticias. « Nous allons contester le résultat de la présidentielle devant les instances juridiques, devant les instances permises par l'Etat », a déclaré Claudio Fermin.

De son côté, la plus haute instance judiciaire du Venezuela, le Tribunal suprême de justice, a reporté sine die une séance spéciale prévue hier et au cours de laquelle la victoire de Nicolas Maduro aurait dû être proclamée. Aucun détail sur les raisons de ce report n'a été fourni, constate le journal 2001.

Pérou : le Parlement a adopté hier une série de lois concernant des violences faites aux femmes et aux enfants

« Après quatre heures de débat en session extraordinaire, cinq textes proposés par différents partis politiques ont été adoptés, réunissant chacun une large majorité des votants », rapporte El Commercio. Il s'agit d'une modification du Code pénal. Chaque forme d'exploitation sexuelle est désormais considérée comme un délit, passible de 15 à 20 ans de prison. Chaque personne qui promeut, favorise ou facilite l'exploitation sexuelle d'une autre personne sera également passible d'une peine de prison, allant de 6 à 8 ans. La présidente de la Commission de la Femme, Cecilia Chacon, a salué la nouvelle législation : « Nous nous sommes unis, indépendamment de nos couleurs politiques, dans notre lutte commune contre les violences faites aux femmes ».

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