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Venezuela

Présidentielle au Venezuela: à Caracas, les électeurs ne se bousculent pas

Au Venezuela, plus de 20 millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 20 mai pour voter lors de l'élection présidentielle anticipée. Mais la coalition d'opposition a décidé de ne pas participer à ce vote qu'elle juge être « une fraude », car elle considère que « les conditions ne sont pas réunies pour un scrutin libre, démocratique et transparent ».

Une femme à l'entrée d'un bureau de vote, le 20 mai 2018 à Caracas.
Une femme à l'entrée d'un bureau de vote, le 20 mai 2018 à Caracas. REUTERS/Adriana Loureiro
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Nous sommes à l'école Manuel-Palacio-Fajardo, dans le quartier du 23-Janvier, à l'ouest de Caracas. Le lieu est symbolique de la Révolution : c'est ici qu'Hugo Chavez avait l'habitude de voter. A l'époque, raconte Hilda Hernandez, une longue file d'attente s'étendait à l'extérieur du bureau de vote.

Mais ce dimanche matin, constate cette électrice, c'est loin d'être la cohue. « Cela ne m'a pas pris trois minutes pour voter. Quatre personnes attendaient pour voter avec moi. Lors des présidentielles, normalement, il faut toujours faire la queue, mais ce dimanche, il y a peu de monde », témoigne-t-elle au micro de notre correspondant, Julien Gonzalez.

Au lycée Miguel Antonio Caro, où a voté plus tôt Nicolas Maduro, il n'y a pas foule non plus. « Je ne sais pas ce qu'il se passe, les gens semblent s'abstenir », s'étonne Ciro Maestri. Pour lui, il était important de venir voter pour soutenir une nouvelle fois le président vénézuélien. « Nicolas Maduro a fait un bon mandat. L'impérialisme lui met des bâtons dans les roues, mais il se bat, il fait tout ce qu'il peut. Ses adversaires n'ont aucune chance, ils ne lui arrivent pas à la cheville ! », s'exclame-t-il.

« Un changement que tout le peuple espère »

Devant un bureau de vote du quartier aisé de Chacao, à l'est de la capitale, même constat : à 6h, heure à laquelle il aurait dû ouvrir, seule une trentaine de personnes attendaient l'arrivée de la présidente du bureau. En 2013, à la même heure, il y avait déjà une queue énorme, se souvient un habitant.

« Si cette élection se déroule dans un schéma normal, comme le veut la tradition du scrutin présidentiel dans le pays, et si la participation atteint les 50, voire 55 %, eh bien je suis sûr et certain qu’un changement politique pourrait produire, assure Italo à notre envoyé spécial, Achim Lippold. Un changement que tout le peuple vénézuélien espère. ».

« D'accord pour un changement, mais avec le même gouvernement », réclame Alfredo, chaviste, qui veut donner à Nicolas Maduro un deuxième mandat. « On reconnaît que nos dirigeants actuels ont fait des erreurs. Mais 80 % des souffrances résultent du blocus économique et financier », estime-t-il.

Un discours que Jose ne peut plus entendre. Récemment installé dans le quartier de Petare où il attend devant un bureau de vote, il n’a qu’un souhait : « Que ce système change. Qu’il soit plus productif pour le pays et que les gens en tirent de meilleurs bénéfices. Il faut que cessent la faim, la misère et l’humiliation. Certains s’enrichissent, mais beaucoup s’appauvrissent. Ce sont les pauvres et les enfants qui souffrent le plus. Il n’y a plus de médicaments pour les malades. Ce pays est un désastre total ! »

Selon les autorités électorales, l’élection a débuté sans incident. L’opposition, qui appelle au boycott des urnes, a tweeté des photos montrant des bureaux de vote vides. L'absence d'affluence observée dans les rues de Caracas ce dimanche matin augure-t-elle d'une faible participation ? A voir. C'est en tout cas l'un des enjeux de cette élection.

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