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Canada

Migrations vers le Québec: la difficulté du chemin officieux de Roxham

Depuis quelques semaines, le Québec fait face à un afflux d’arrivants à la frontière américaine, qui se présentent, non pas au poste de douane, mais sur un chemin annexe. Une situation qui n’est pas sans rappeler ce qu'il se passait au sud du Québec il y a un an. Des milliers de personnes, notamment d’origine haïtienne, avaient voulu entrer au Canada sans emprunter le point de passage officiel à la frontière, le «chemin Roxham».

Des migrants ralliant le Canada à pied à partir des Etats-Unis. Mars 2017.
Des migrants ralliant le Canada à pied à partir des Etats-Unis. Mars 2017. REUTERS/Chris Wattie/File Photo
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De notre correspondante au Québec,

Pour comprendre la situation, il faut savoir que les Etats-Unis et le Canada ont signé une entente il y a quelques années, « l'entente des pays sûrs ». Elle prévoit qu’une personne doit demander le statut du réfugié soit sur le sol américain, soit sur le sol canadien. Pas les deux.

L’été dernier, des milliers d’Haïtiens qui résidaient aux Etats-Unis s’inquiétaient de voir l’administration Trump rejeter leur demande d’asile. Ils ont donc choisi de tenter leur chance au Canada. Sauf que la fameuse entente les empêche de se présenter à un poste de douane officiel. Voilà pourquoi ils ont alors opté pour un ancien passage à la frontière.

C'était le «chemin Roxham». Là, les douaniers canadiens les attendaient, vérifiaient leur identité avant de les envoyer à Montréal. Et la même situation se reproduit depuis quelques semaines avec des Nigérians. En avril, près de 25 000 personnes, dont une majorité venant du Nigeria, se sont présentées au chemin Roxham. Soit quatre fois plus qu’en avril de l’année dernière.

• Pourquoi tant de personnes viennent-elles du Nigeria ?

Il semblerait que le consulat général américain de Lagos, capitale économique du Nigeria, ait beaucoup délivré de visas temporaires pour les Etats-Unis. Une fois sur place, les voyageurs partent ensuite pour le nord du pays, et aboutissent sur le fameux chemin Roxham, à la frontière avec le Québec.

Conscient du problème, le ministre canadien de l'Immigration doit bientôt se rendre au Nigeria, avec des conseillers. Là, il va tenter de convaincre les autorités diplomatiques américaines de resserrer leurs critères pour octroyer des visas. Ahmed Hussen, lui aussi un ancien réfugié d’origine somalienne, veut expliquer aux Nigérians que le Canada n’a rien d’un pays ouvert à tout vent.

Il existe de nombreuses règles pour obtenir l’asile, et le processus est long et compliqué.  À titre d’exemple, on estime que les milliers d’Haïtiens qui ont tenté leur chance l’an dernier au Québec vont devoir attendre encore un an, avant d’être fixés sur leur sort.

• Les conséquences de cet afflux de personnes à la frontière

La crainte des autorités douanières, c’est de devoir gérer le passage de centaines de voyageurs chaque jour sur une route de campagne, qui ne dispose que de très peu d’infrastructures. Le véritable point de passage se trouve à une dizaine de kilomètres de là.

Sur le chemin Roxham, il n’y a pas de salle d’attente, pas de toilettes dans un bâtiment. Le gouvernement a prévu d’installer les demandeurs d’asile sous des tentes, le temps que l'on constitue leur dossier administratif. Une partie d’entre eux pourraient ensuite partir pour l’Ontario, la province voisine.

Un scénario qui enchante à moitié les autorités là-bas, car les hébergements d’urgence affichent déjà complet. Autrement dit, le casse-tête de la frontière risque de se poser une nouvelle fois pour le Québec cet été.

→ À relire : Pourquoi des réfugiés fuient-ils à pied les Etats-Unis en direction du Canada ?

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