L'Argentine de Macri demandera à nouveau de l'argent au FMI
Retour à la case FMI pour l'Argentine. Dix-sept ans après son défaut de paiement de 2001, la troisième économie d'Amérique latine a entamé des discussions avec le Fonds monétaire international pour obtenir des financements, alors que sa monnaie se dévalue. Sur un mois, le peso a fondu d'environ 10%. Mauricio Macri, au pouvoir depuis fin 2015, a indiqué avoir déjà eu une première conversation avec la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde.
Publié le :
Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Calmer les marchés, tel est l’objectif du président Mauricio Macri. L'Argentine demandera une ligne de crédit d’au moins 30 milliards de dollars au FMI, afin de stabiliser le peso et de poursuivre sa politique de réformes économiques.
Si le peso est attaqué, c’est parce que la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux et que les investisseurs se retirent des marchés émergents mais aussi parce que la politique économique de M. Macri tarde à porter ses fruits.
→ Lire aussi : L’Argentine à nouveau dans la zone de danger
Le gouvernement de centre-droit, en place depuis fin 2015, a choisi de rétablir l’équilibre des comptes publics graduellement pour éviter une explosion sociale. L’appel au FMI indique que l’Argentine refuse toujours l’ajustement brutal que réclament les marchés.
Mais attention, le FMI est considéré par beaucoup comme le grand responsable de la crise de 2001, qui a conduit l’Argentine au défaut de paiement. En 2006, les péronistes alors au pouvoir avec les Kirchner, avaient présenté le règlement de la dette avec le Fonds comme une libération.
Battus à la présidentielle de 2015 et aux législatives de 2017, les kirchneristes gardent un profil bas. Mais si l’opération Fonds monétaire international ne marche pas, on les entendra.
Pendant les deux premières années de mon mandat, nous pouvions nous appuyer sur un contexte mondial très favorable. Mais c’est en train de changer. Il est chaque jour plus complexe, pour plusieurs raisons: les taux d’intérêt et le pétrole remontent, les monnaies des pays émergents se sont dévaluées. Ce sont des variables que nous ne maitrisons pas. Face à cette nouvelle situation et de manière préventive, j’ai décidé d’entamer des discussions avec le Fonds monétaire international, pour qu’il nous octroie un soutien financier. Je viens de parler à sa directrice Christine Lagarde, elle m’a confirmé que nous allions commencer à travailler à un accord
Mauricio Macri, président de la République argentine
→ Dans nos archives : Paroles d’Argentins, la culture de la crise
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne