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Revue de presse des Amériques

A la Une: au Nicaragua, dialogue en suspens

Lors de la manifestation organisée à Managua au Nicaragua, le 28 avril 2018.
Lors de la manifestation organisée à Managua au Nicaragua, le 28 avril 2018. REUTERS/Jose Cabezas
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Des milliers de Nicaraguayens ont encore marché samedi 28 avril à Managua « pour la paix et la justice », à l’appel notamment de l’Église catholique. La contestation, lancée au départ par les étudiants contre une réforme des retraites, est rapidement devenue une mobilisation générale pour dénoncer la confiscation du pouvoir par le président Daniel Ortega et son épouse -et vice-présidente- Rosario Murillo. Le Cardinal Leopoldo Brenes, qui a accepté d’être médiateur au nom de la Conférence épiscopale, s’est donné un mois pour évaluer « s’il y a un réel engagement à respecter les accords », écrit La Prensa. Il se réserve le droit de ne pas poursuivre.

À ses côtés, Silvio Baez soutient que l’Église tiendra les Nicaraguayens informés. « Plus de messes noires, plus d’arrangements sous la table », assure l’évêque. C’est une bonne chose, pense La Prensa, mais selon l’éditorialiste, les derniers gestes du régime Ortega prouvent qu’il « n’envisage pas (...) la démocratisation du pays ». Pourtant, « ce que la population veut, c’est que Daniel Ortega et Rosario Murillo reconnaissent qu’ils doivent mettre fin à la dictature et que, dans le dialogue, ils négocient les conditions de leur départ. Ils n’ont aucune légitimité politique ou autorité morale pour continuer à gouverner. Ils doivent abandonner le pouvoir », conclut l’éditorialiste.

Dialogue trop large ?

Selon El Nuevo Diario, « deux événements peuvent pratiquement tuer un tel processus de dialogue : de trop nombreux participants ou de trop nombreux points à aborder. (...) La lutte pour être sur la photo de groupe rend stérile l’approche des points clés du processus. Et s’il y a de nombreuses questions, les parties essaieront de discuter des plus faciles à résoudre plutôt que des plus pertinentes pour la nation ». « Il semble, poursuit le journal, que le péché de convoquer un grand nombre de participants ait déjà été commis. Nous espérons que les parties auront la sagesse de se concentrer sur les questions les plus pertinentes, ce qui, à notre avis, devrait être l’enquête sur les morts survenues lors des manifestations de ces dernières semaines, ainsi que la garantie d’élections véritablement transparentes et libres ».

Secrets et terreur : mort d’un dictateur en Bolivie

Autre titre, sur le continent américain : la mort, à 88 ans, de l’ancien dictateur bolivien Luis García Meza. La Razón indique qu’il sera veillé dans une chapelle de l’Armée à La Paz. Un privilège dénoncé par Ruth Llanos, qui dirige l’Asofamd, l’Association des proches de détenus, disparus et martyres de la Libération nationale. Elle regrette que le dictateur ait purgé une bonne partie de sa peine dans un hôpital militaire et n’ait jamais été jugé pour les disparitions forcées lors de ses quelques mois de présidence autoproclamée. En effet ce terme « n’existe pas dans la loi bolivienne ». Luis García Meza avait été condamné à une peine de 30 ans de prison, rappelle La Razon.

Le dictateur avait pris le pouvoir le 17 juillet 1980. « L’un des coups d’État militaires les plus sanglants », écrit La Jornada, « qui a mis fin à la construction d’une démocratie naissante. À l’époque, le pays était gouverné pour la première fois dans l’histoire par une femme, Lidia Gueiler Tejada ». Le régime de García Meza s’est soldé « par une trentaine de meurtres confirmés et une centaine de disparitions qui n’ont pas encore été élucidées », note Pagina Siete, qui titre : « Secrets, terreur et deuil : voilà l’héritage du dernier dictateur ».

La fin de Little Haïti ?

Aux États-Unis, à Miami plus précisément, le quartier de Little Haïti se vide petit à petit de ses ressortissants d’origine haïtienne. Boutique de smoking, services d’aide à l’immigration, restaurants : beaucoup d’entreprises qui y ont pignon sur rue depuis 30 ans sont contraintes de fermer leurs portes, raconte le Miami Herald. Les propriétaires des murs peuvent en effet résilier leur bail avec un préavis de 15 jours seulement.

La loi de Floride les y autorise, car leurs locataires payent leur loyer mensuellement. De nombreux Haïtiens en ont fait les frais dernièrement et ont été forcés de quitter les lieux. « Le dernier affrontement en date », explique le Miami Herald, « entre les résidents de longue date de Little Haïti et les promoteurs immobiliers qui s’emparent des terrains. Ils parient sur le fait, que le développement des zones situées à proximité débordera bientôt dans ce quartier défavorisé sur le plan économique ».

Sarah Sanders moquée

Et enfin, cette controverse autour d’un sketch du diner des correspondants de la Maison Blanche – un évènement que le président Trump avait snobé, comme l’année dernière. La comédienne Michelle Wolf était chargée d’amuser le gotha des médias américains. Elle s’est attaquée, comme le veut la tradition, à une bonne partie de l’administration Trump, notamment à la porte-parole de la présidence, Sarah Sanders, présente à ce diner.

Le Washington Post raconte comment l’humoriste « a balancé sur son maquillage des yeux, son "smokey eye", en disant qu’il était réalisé à partir des cendres de ses "burn facts", de ses mensonges ». « Dans un acte de discipline remarquable, remarque The Wall Street Journal, Mme Sanders a écouté dans un silence stoïque, sans quitter la salle ».

Depuis, c’est l’avalanche sur Twitter. Plusieurs journalistes renommés, des femmes surtout, ont pris la défense de Sarah Sanders, regrettant qu’elle ait été attaquée sur son apparence. Le président Trump a qualifié la comédienne de « grossière ». Quant au président de l’Association des correspondants de la Maison Blanche, il a dit « regretter que le monologue de Wolf n’ait pas été à la hauteur de "l’esprit" de la mission du diner, qui est de "ne pas diviser les gens" ».

Certains éditorialistes prennent aussi la défense de l’humoriste : « A quoi s’attendaient-ils ? » se demande The Wall Street Journal. Michelle Wolf a simplement donné aux correspondants de presse, ce qu’elle a supposé qu’ils voulaient, sans doute à juste titre. The National Review rappelle que Donald Trump, lui-même, n’est pas avare de commentaires déplaisants sur le physique des personnes qu’il n’apprécie pas : « Michelle Wolf est une comédienne, pas le leader du monde libre, elle mérite donc un peu plus de marge de manœuvre lorsqu’il s’agit de faire des blagues ».

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