Nicaragua: D. Ortega renonce à sa réforme après des manifestations meurtrières
Après cinq jours de manifestations anti-gouvernementales qui ont fait de nombreuses victimes, le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a annoncé dimanche 22 avril le retrait de sa réforme de la sécurité sociale qui prévoyait, pour la renflouer, une augmentation des contributions sociales des salariés et des employeurs.
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Avec notre correspondant régional, Patrick-John Buffe
En renonçant à cette réforme controversée des retraites, Daniel Ortega a finalement cédé à la pression de la rue. Il cherche ainsi à désamorcer une crise sociale sans précédent à laquelle il a répondu par une répression sanglante qui aurait fait vingt-cinq morts, dont un journaliste tué par balle.
Ce dimanche encore, avant même l'annonce du chef de l'Etat, les routes de plusieurs villes du pays étaient toujours bloquées par des pierres et des pneus brûlés. Et à Managua, des centaines de personnes avaient mis à sac des supermarchés et des magasins de la capitale.
Ces troubles sont les plus graves auxquels ait été confronté le chef de l'Etat depuis son arrivée au pouvoir, il y a onze ans. Et il s'agit là d'un sérieux avertissement car ce n'est pas seulement cette réforme des retraites que les Nicaraguayens remettent en question, mais aussi la politique de Daniel Ortega.
En effet, ne pouvant plus compter sur l'aide économique apportée par le Venezuela, le gouvernement a dû augmenter les tarifs de l'électricité et de l'essence et réduire les aides sociales. Des mesures impopulaires qui touchent de plein fouet les habitants du Nicaragua, où plus du tiers de la population vit dans la pauvreté.
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