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Brésil

Brésil: des paramilitaires pointés du doigt dans le meurtre de Marielle Franco

L'affaire de l'assassinat de Marielle Franco n'est pas terminée. L'enquête sur l’exécution de cette militante des droits issue des favelas avance. Des milices paramilitaires de Rio sont montrées du doigt.

Manifestation d'indignation après la mort de Marielle Franco. Rio de Janeiro, le 22 mars 2018.
Manifestation d'indignation après la mort de Marielle Franco. Rio de Janeiro, le 22 mars 2018. REUTERS/Ricardo Moraes
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De notre correspondant à Rio de Janeiro,

Le meurtre de Marielle Franco avait choqué le Brésil. Le porte-parole de ministère de la Sécurité de Rio a finalement reconnu tout récemment que son assassinat pouvait avoir des liens avec la présence de milices dans les favelas de la ville. Ces groupes sont constitués de policiers d'active ou à la retraite, de pompiers et politiciens locaux véreux.

Ces derniers contrôleraient aujourd'hui des milliers de quartiers, pratiquant le racket, l'extorsion, les exécutions sommaires et même le trafic de drogue. Les habitants sous leur contrôle doivent payer une taxe pour l’achat de bouteilles de gaz, pour avoir l’électricité, pour prendre le bus. Les milices prennent même leurs commissions sur les vols de cargaisons, commis sur leur territoire par d’autres gangs.

L’un de ces groupes aurait-il pu vouloir la mort de Marielle Franco ?

La jeune militante des droits des populations noires et métisses à Rio de Janeiro avait été conseillère de la commission d'enquête parlementaire sur les milices en 2008. A l’époque, plus de 200 politiques, policiers et autres membres de groupes paramilitaires avaient été mis en accusation. Leur présence accrue dans les favelas de Rio et leur pouvoir grandissant avaient été dénoncés ces derniers mois par la jeune Marielle.

Ces groupes paramilitaires font régner la terreur dans les quartiers qu’ils contrôlent. Le week-end passé, la police a réussi un énorme coup de filet en intervenant lors d'une fête organisée par des miliciens. Après de longs échanges de tirs, et la mort de quatre suspects, près de 170 personnes ont été arrêtées, dans la lointaine banlieue de Rio. Des dizaines d’armes automatiques et des fusils-mitrailleurs ont été saisis. Mais leur chef a réussi à fuir. Le commissaire en charge de l’enquête parle d’un groupe sanguinaire, qui tue sans scrupule pour le moindre retard de paiement.

Le pouvoir politique des milices paramilitaires ne cesse de grandir

Derrière les affrontements réguliers entre policiers et jeunes trafiquants de drogue, les milices - protégées et craintes - ne cessent donc de grandir. Leur pouvoir politique lui-même ne cesse de grandir. Selon une enquête du parquet, en huit ans, les territoires dominés par les milices ont plus que doublé à Rio de Janeiro. Ils sont passées d’une quarantaine en 2010 à près de 90 cette année.

Dans la seule banlieue Ouest, selon la police, les milices contrôlent l’équivalent de 720 000 électeurs. Ces mouvements paramilitaires mafieux s’appuieraient sur des dizaines de conseilleurs municipaux véreux. Alors, une milice est-elle responsable de l’exécution de Marielle Franco ? Pour l’instant, la loi du silence règne. La consigne des milice est connue : qui parle ou dénonce, sera abattu. Sans sommation.

→ Écouter sur RFI : Vague de protestation après l'assassinat de la militante Marielle Franco

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