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Colombie

La Colombie aux urnes pour la première fois depuis la paix avec les FARC

Les Colombiens sont appelés aux urnes ce dimanche 11 mars pour des élections législatives historiques. Ce sont les premières depuis la fin du conflit avec la grande guérilla des FARC, qui a signé la paix en 2016 et dont les anciens commandants-guérilleros sont aujourd’hui candidats. 36 millions de Colombiens sont appelés à élire 172 députés et 108 sénateurs. Entre l’ancienne guérilla et la présidentielle de mai, le scrutin est particulièrement important pour le pays sud-américain.

Des partisans du désormais parti politique FARC réagissent à la fin de leur campagne pour les législatives, à Fusagasuga, en Colombie, le 3 mars 2018.
Des partisans du désormais parti politique FARC réagissent à la fin de leur campagne pour les législatives, à Fusagasuga, en Colombie, le 3 mars 2018. Felipe Caicedo / REUTERS
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Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Ève Detoeuf

Le premier enjeu de ces élections législatives est avant tout le vote FARC (auparavant Forces armées révolutionnaires de Colombie, devenues Force alternative révolutionnaire commune), désormais un parti politique. Les sondages annoncent un très mauvais score pour les ex-guérilleros qui restent détestés par une grande partie de l’opinion publique. La gauche démocratique, très divisée, devrait-elle aussi essuyer un revers.

L’avenir de l’accord de paix signé en 2016 est le deuxième enjeu. Toutes les lois nécessaires à sa mise en œuvre n’ont pas encore été votées. Et si la droite dure emporte la majorité des sièges au Congrès dimanche, elles le seront difficilement.

Une présidentielle incertaine, sans la FARC

Troisième enjeu : la présidentielle qui doit se tenir en mai. Les parlementaires élus ce dimanche 11 mars ne prendront leur fonction qu’en juillet prochain. Mais dès lundi, ils vont commencer à faire campagne pour leur candidat et à mettre de l’argent dans la balance, s’ils en ont. Paix ou non, la politique politicienne garde ses droits.

Le candidat de la gauche radicale Gustavo Petro qui a créé la surprise ces dernières semaines pourrait perdre sa première place dans les sondages. C’est ce qu’espère la droite, qui est elle aussi divisée. La FARC, elle, s’est retirée de la course présidentielle suite aux problèmes de santé de son leader et candidat Rodrigo Londoño, connu sous son pseudonyme Timochenko.


Le succès de l’accord de paix dépendra du parti arrivé en tête

Il s’agit tout de même de la première fois en plus d'un demi-siècle de conflit armé que la Colombie renouvelle son Parlement sans la menace des ex-rebelles FARC et à la faveur d'un cessez-le-feu temporaire de l'ELN, dernière guérilla du pays.

Selon l'accord de paix passé avec le président Juan Manuel Santos, les anciens guérilleros sont assurés d'avoir 5 sièges dans chaque chambre (Sénat et Chambre des représentants), mais quel sera leur poids politique ? Selon Angelica Montes, spécialiste de la Colombie et professeur à l’université de Paris XIII-Villetaneuse, tout dépendra de quelle formation arrivera au pouvoir.

« On est actuellement dans une situation très ouverte en Colombie. Si jamais un mouvement progressiste arrive au pouvoir, à l’exécutif, les FARC vont avoir probablement la possibilité de s’exprimer, d’être pris en compte et de participer de façon constructive, positive, analyse-t-elle.Mais si jamais une coalition conservatrice arrive au pouvoir, les FARC vont vraiment avoir du mal à s’exprimer et à exister à l’intérieur des représentativités législatives du pays. »
RFI

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