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Etats-Unis / Espèces menacées

Les Etats-Unis rétablissent le droit d'importer des trophées de chasse d’Afrique

Les Etats-Unis ont rétabli le droit d'importer des trophées de chasse en provenance d'Afrique sur leur territoire. Une mesure controversée qui vient annuler une disposition contraire adoptée par Barack Obama. Si ces permis sont délivrés au cas par cas, ils font craindre une reprise de la chasse en Afrique, alors que celle-ci était en perte de vitesse.

Le lion a quasiment disparu en Afrique subsaharienne et en Inde. Comme les éléphants, ils n'ont pas bénéficié du niveau de protection maximal qui interdit tout commerce.
Le lion a quasiment disparu en Afrique subsaharienne et en Inde. Comme les éléphants, ils n'ont pas bénéficié du niveau de protection maximal qui interdit tout commerce. REUTERS/Goran Tomasevic/File Photo
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Le 19 novembre 2017, Donald Trump écrivait sur twitter : « Il sera très difficile de me faire changer d’avis que ce spectacle d’horreur aide de quelque façon que ce soit à la conservation des éléphants ou de tout autre animal ». Ce spectacle d'horreur, ce sont les trophées de chasse rapportés d'Afrique. Une pratique interdite à la suite d'une mesure de Barack Obama.

L'organisme fédéral chargé de la conservation de la faune envisageait de l'autoriser à nouveau mais, face à une grogne croissante, Donald Trump y avait donc mis le hola.

Le président américain n'a peut-être pas changé d'avis, mais son administration si. L'import de tels trophées aux Etats-Unis est désormais à nouveau autorisée avec des permis délivrés au cas par cas. Un revirement expliqué dont la faute est renvoyée sur l'admnistration Obama, dont la disposition Obama n'aurait pas suivi les procédures règlementaires.

Craintes

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle fait craindre une reprise de la chasse aux trophées en Afrique. Le Zimbabwe, le Botswana et la Zambie sont les principaux pays concernés. Cette pratique y est autorisée moyennant beaucoup de finances. De l'argent censé être consacré ensuite à la conservation des espèces menacées. En théorie seulement, car selon plusieurs études, ces mesures sont loin d'avoir l'effet escompté.

Le porte-parole de l'association écologiste Robin des Bois, Jacky Bonnemain s’inquiète des conséquences de cette décision américaine. « Il est certain que le lobby des armes et des chasseurs va exercer, surtout en ce moment, une pression considérable sur l’administration et sur le président, pour que la libéralisation de la chasse dans les pays d’Afrique australe soit effective. Et surtout que ces chasseurs fortunés puissent ramener chez eux, à titre de décoration, des têtes, des queues, des oreilles d’éléphants. »

Les pays concernés en tirent des « sommes marginales mais importantes ». Le problème, c'est qu'il n'y a aucune certitude sur leur utilisation. « On est absolument pas sûr qu’elles servent à protéger la faune, à payer les rangers des parcs nationaux », souligne Jacky Bonnemain. « Hostile » à la décision, son ONG n'est pas isolé dans son indignation : « toute la communauté des amis des éléphants et des lions est vent debout contre cette décision ».

Les Etats-Unis, « plus gros importateurs mondiaux de peaux d’éléphants »

D'autant, rappelle le militant écologiste, que les Etats-Unis importent déjà beaucoup de trophées d'éléphants. « Sachant que les Etats-Unis sont par ailleurs, tout à fait légalement, les plus gros importateurs mondiaux de peaux d’éléphants pour faire des bottes ou décorer les sièges de voitures… »

Sur des photos qui ont fait le buzz en mars 2016 alors que Donald Trump était en campagne pour accéder à la Maison Blanche on y voit les fils du candidat républicain qui s'adonnent, tous sourires, à la chasse des espèces protégées en Afrique.

(Re) lire : Les safaris macabres des fils de Donald Trump en Afrique

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