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Colombie

La Colombie s'approche des élections dans un climat politique délicat

La Colombie, qui a signé en 2016 un accord de paix historique avec la guérilla des FARC, s’apprête à voter. Il y a des législatives dimanche 11 mars, avant la présidentielle en mai prochain. On croyait le pays revenu à la paix, mais la campagne électorale est tendue.

Le candidat de la FARC à l'élection présidentielle colombienne, Rodrigo Londoño, le 28 février 2018 à Bogota.
Le candidat de la FARC à l'élection présidentielle colombienne, Rodrigo Londoño, le 28 février 2018 à Bogota. REUTERS/Jaime Saldarriaga
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Avec notre correspondante à Bogota,  Marie-Eve Detoeuf

Ce sont les premières élections sans Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) en 60 ans. Il y aura ni urnes brûlées, ni bus détruits. Il y aura moins de morts. Mais le débat politique est très polarisé.

La campagne pour les législatives de dimanche et celle de la présidentielle se confondent évidemment. Les candidats à la présidence, qui sont les têtes visibles de la politique, accompagnent les candidats de leurs listes respectives sur le terrain.

Plusieurs ont été victimes d’agression. La caravane du candidat de gauche Gustavo Petro a été attaquée vendredi 2 mars. Sa voiture a reçu un projectile. M. Petro affirme qu’il a été victime d’un tir, les autorités démentent et parlent d’un jet de pierre.

Tout le monde s’inquiète car les assassinats politiques continuent. Début février, le candidat de la FARC, nouvelle force politique issue des FARC après l'accord de paix, Rodrigo Londoño, avait décidé de suspendre sa candidature.

La semaine dernière, M. Londoño, que tout le monde connaît sous son nom de guérillero, « Timochenko », a finalement été victime d’un malaise cardiaque. Il doit être opéré à cœur ouvert dans les jours qui viennent.

Qui pour remplacer le président Juan Manuel Santos ?

Côté pronostic, a priori il n’y aura pas de surprise. Paix ou non, les politiciens de toujours vont probablement garder leurs sièges et leur majorité. La vieille pratique d’achat de votes n’a pas disparu et pour faire campagne, il faut beaucoup d’argent.

Résultat, les candidats de la droite liée aux éleveurs, aux milieux d’affaires et même à la mafia, vont probablement conserver leur pouvoir au sein du Congrès. Il y aura bien sûr quelques exceptions.

Les Verts et la gauche démocratique - très divisée - ne devraient obtenir que quelques sièges. Paradoxe, la FARC est assurée d’avoir cinq parlementaires au Sénat et cinq à la Chambre, en application des accords de paix. Ce qui fait grincer des dents.

Concernant la présidentielle, tout peut encore bouger. Pour le moment, c’est Gustavo Petro qui crée la surprise. Avec 22 % de voix, il talonne le candidat de la droite dure. Il semble assuré de passer au deuxième tour.

Tout peut encore bouger mais la droite colombienne a très peur de M. Petro.

→ À relire : Les FARC désarmées, la Croix-Rouge s’inquiète malgré tout

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