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Etats-Unis / France

A Washington, Marion Maréchal-Le Pen fait du Trump et place «la France d'abord»

L'ancienne étoile montante de l'extrême droite française Marion Maréchal-Le Pen s'est adressée ce jeudi 22 février au gratin des conservateurs américains réunis près de Washington, où elle a souhaité « rendre à la France sa grandeur » tout en pourfendant l'Union européenne et les « lobbys islamiques ».

Marion Maréchal-Le Pen a pris la parole pendant une dizaine de minutes devant le CPAC, le 22 février 2018.
Marion Maréchal-Le Pen a pris la parole pendant une dizaine de minutes devant le CPAC, le 22 février 2018. REUTERS/Kevin Lamarque
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« Si nous voulons rendre à la France sa grandeur, nous devons défendre nos intérêts économiques sur les marchés mondiaux », a déclaré en anglais l'ancienne députée de 28 ans devant l’assemblée de la Conservative Political Action Conference (CPAC). La nièce de Marine Le Pen a repris à son compte plusieurs slogans du président américain Donald Trump, affirmant ainsi qu'il faut placer « la France d'abord ».

Sa courte intervention de dix minutes a été saluée par de nombreux applaudissements et quelques « Vive la France », lancés en français, peu après un discours du vice-président américain Mike Pence et à la veille de celui de Donald Trump.

Ce rendez-vous constituait une tribune de choix pour la Française qui s'est mise en retrait de la vie politique un mois avant les élections législatives de 2017 et a annoncé jeudi dans l'hebdomadaire Valeurs Actuelles la création d'une « académie de sciences politiques » pour « former les dirigeants de demain ». Ces apparitions très médiatiques alimentent les spéculations sur un possible retour de Marion Maréchal Le Pen dans la politique active.

UE, « immigration massive » et « lobbyisme islamique »

« Notre liberté est maintenant entre les mains de l'Union européenne », une institution « qui est en train de tuer des nations millénaires », a-t-elle déploré, déclenchant les huées des participants de la Conservative Political Action Conference (CPAC). Cette conférence très médiatisée, rassemble chaque année des responsables politiques, mais aussi des stars des médias ou des militants pro-armes.

Que ce soit clair, je ne suis pas choquée quand j'entends le président américain dire "l'Amérique d'abord".

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Marion Maréchal-Le Pen s'exprime devant le CPAC

RFI

« Tout ce que je veux, c'est la survie de ma nation », a poursuivi Marion Maréchal-Le Pen. « Après 40 ans d'immigration massive, de lobbyisme islamique et de politiquement correct, la France est en train de passer de fille aînée de l'Eglise à petite nièce de l'islam », a affirmé la jeune femme, connue pour avoir des positions souvent plus radicales que sa tante Marine Le Pen, présidente du parti d'extrême droite français Front national.

Priorité aux nationaux, attaques contre une Union européenne qui priverait la France de sa souverainté et tuerait à petit feu son identité, attaque contre les médias, Marion Maréchal-Le Pen a prononcé une sorte de mini-discours de politique générale. « La France n'est aujourd'hui plus libre », a-t-elle insisté. Si ce n'est pas une rentrée politique, cela en a tout l'air.

Vu des Etats-Unis : la présence de l'ex-élue d'extrême-droite française a suscité le débat au sein des conservateurs américains

Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier

Il y a deux ans, Donald Trump avait finalement renoncé à se rendre au CPAC. Il n'était alors qu'un candidat en vogue à la présidentielle, et il avait estimé que sa présence aurait été trop controversée dans cette grand-messe conservatrice et traditionnelle.

Les choses ont bien changé. Trump a imposé son populisme et son protectionnisme aux Etats-Unis, et cette année Marion Maréchal-Le Pen était invitée à la tribune du CPAC. Avec son nom et ses idées, cela aurait été impensable il y a peu. Ainsi, la presse locale ne s'y est pas trompée : son discours était souvent cité parmi les choses « à suivre » cette semaine car sa présence traduirait une dérive du mouvement conservateur américain.

Une tendance qui ne fait cependant pas l'unanimité. Certains ont dénoncé la jeune femme comme national-socialiste, ou alors d'anti-américaine. Cherchant à calmer les esprits, l'organisateur de l'événement a assuré que « Marion n'est pas sa tante », mais « une libérale classique ».

Jeudi, elle a pourtant déroulé des argumentaires chers au Front national, en anglais et avec de fort accents trumpiens. Elle n'a ainsi surpris ni les médias, qui ont largement couvert son discours, ni le public, qui l'a applaudi, confirmant l'évolution du conservatisme américain.

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