Chili: les chiffres «injustement» modifiés de la Banque mondiale font polémique
La Banque mondiale a « injustement » modifié les indicateurs de l'un de ses principaux rapports annuels, au préjudice du Chili. C'est ce qu'a reconnu vendredi soir dans le Wall Street Journal l'économiste en chef de cette agence financière des Nations unies. Paul Romer a expliqué que la méthodologie de ce rapport sur le climat des affaires serait corrigée au moins en ce qui concerne les quatre dernières années. Or, cette période correspond au dernier mandat de la présidente socialiste sortante, Michelle Bachelet.
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Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
La présidente Michelle Bachelet a réagi sur son compte twitter ce samedi : « Les classements internationaux ont un impact sur l'investissement [...], compte tenu de la gravité des faits nous demanderons à la Banque mondiale une enquête approfondie », a affirmé la socialiste, sur le point de quitter le pouvoir.
Dada la gravedad de lo sucedido, como Gobierno solicitaremos formalmente al Banco Mundial una completa investigación. Los rankings que administran las instituciones internacionales deben ser confiables, ya que impactan en la inversión y el desarrollo de los países.
Michelle Bachelet (@mbachelet) 13 janvier 2018
Son ministre de l'économie a été plus sévère : il parle d'un « véritable scandale », d'une « arnaque ».
Il faut dire que les déclarations de l'économiste en chef de la Banque mondiale sont fortes : Paul Romer admet que les indicateurs du rapport annuel sur le climat des affaires dans le monde ont été modifiés, portant préjudice au Chili sous la présidence de Michelle Bachelet, et ajoute que ces changements méthodologiques pourraient avoir été faits à des fins politiques, sans relation avec la réalité. Il a présenté ses excuses au pays.
Conséquence politique
Pour autant, de son côté, l'économiste responsable du rapport sur le Chili, lui-même originaire de ce pays, a nié toute volonté de manipulation.
Lors de la toute récente campagne présidentielle, Sebastian Piñera avait insisté sur ses capacités à relancer les investissements dans le pays et lourdement critiqué le bilan économique de Michelle Bachelet.
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