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Bolivie

Bolivie: le bras de fer se durcit entre le corps médical et le gouvernement

Depuis un mois, l’ambiance est électrique entre le corps médical et les autorités en Bolivie. Les médecins sont dans la rue et beaucoup d’établissements de santé ne prennent en charge que les urgences. En cause : plusieurs nouvelles règles imposées ces dernières semaines visant à réguler le secteur. Pour la première fois, les pharmacies, les infirmiers, et même certaines cliniques privées sont solidaires du mouvement.

Une manifestation des personnels de santé tourne à l'affrontement à La Paz, le 19 décembre 2017.
Une manifestation des personnels de santé tourne à l'affrontement à La Paz, le 19 décembre 2017. REUTERS/David Mercado
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De notre correspondante à La Paz,

Depuis des mois, le gouvernement et les représentants du monde médical ont entamé des discussions pour mener à bien une réforme du système de santé en Bolivie. Pour l’instant, les deux camps ne parviennent pas à se mettre d’accord. Pourtant, les autorités ont malgré tout voté des modifications.

Un point concentre toutes les crispations : un article du nouveau Code pénal qui sanctionne très fortement la faute médicale. En effet, les condamnations peuvent aller jusqu’à six ans de prison. Les médecins exigent le retrait pur et simple de cet article. Plus largement, ils réclament une loi santé où seraient réunis tous les points de réforme nécessaires pour le système de santé.

Situation catastrophique dans les hôpitaux

La grève du corps médical est très suivie par les personnels de l’hôpital public, dans les cliniques privées, mais aussi par certaines pharmacies qui ont fermé leurs portes. La situation est assez catastrophique, surtout dans les hôpitaux, et les malades peinent à être pris en charge. Beaucoup d’établissements ont opté pour l’arrêt des consultations et de la chirurgie, seules les urgences sont assurées.

Beaucoup d’associations élèvent la voix ces jours-ci. La présidente de l’association des malades du sida par exemple a dénoncé l’impossibilité d’accéder aux médicaments antirétroviraux ces dernières semaines. Selon les chiffres officiels, 3 000 personnes par jour ne reçoivent pas l’attention médicale nécessaire. L’Eglise a appelé les médecins à reprendre le travail, l’ONU a alerté de la dangerosité de la situation.

Mais les médecins ne plient pas. Il y a trois jours, 65 chefs de service et directeurs de centre de santé ont décidé de remettre leur démission. Des personnels de santé ont même entamé une grève de la faim à La Paz.

Le gouvernement inflexible

Loin de reculer, le gouvernement prend des mesures pour pallier l’absence de soins dans les structures publiques. Les autorités ont donc fait venir 35 médecins cubains dimanche dernier et les ont répartis dans différents établissements. Des « ferias de salud », « fêtes de santé », sont organisées dans les rues de La Paz pour que les patients puissent être un minimum pris en charge. Mais le gouvernement veut également sanctionner. La ministre de la Santé a ainsi menacé de renvoyer les médecins grévistes.

Il y a quelques jours, lors d’une conférence de presse, le président Evo Morales a annoncé : « De toute façon, l’approbation du nouveau Code pénal est signée, le débat est clos. » Il semblerait donc que le conflit ne soit pas prêt de se résoudre.

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