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Salvador

Salvador: les crimes impunis durant la guerre civile bientôt devant la justice

Il y a 35 ans, au début de la guerre civile, quatre journalistes néerlandais étaient assassinés par l’armée salvadorienne. Une ONG vient d’annoncer qu’elle allait demander à un tribunal du Salvador d'enquêter enfin sur ces crimes restés impunis.

Inocente Orlando Montano Morales a été extradé en Espagne pour qu’il soit jugé pour le meurtre des six jésuites.
Inocente Orlando Montano Morales a été extradé en Espagne pour qu’il soit jugé pour le meurtre des six jésuites. Reuters
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De notre correspondant dans la région,

C’est en raison d’une loi d’amnistie adoptée en 1993, soit une année après la fin de la guerre civile qui a duré de 1980 à 1992 et a fait près de 80 000 morts que ces crimes sont restés impunis. Cette loi a permis aux auteurs de crimes graves commis durant ce conflit de ne pas être poursuivi ou condamnés, comme cela a été le cas pour l’assassinat de ces quatre journalistes néerlandais.

Ils s’étaient rendus en mars 1982 au Salvador, dans l’intention de réaliser un reportage sur le Front Farabundo Marti de Libération Nationale, le mouvement de guérilla qui se battait contre le pouvoir en place. Ayant appris qu’ils allaient rejoindre un groupe de guérilleros, l’armée leur a tendu une embuscade, dans laquelle les quatre journalistes sont tombés et sont morts sous les balles des soldats.

Inconstitutionnalité de la loi d'amnistie

La Commission de la Vérité, créée à la fin du conflit, a démontré que ces assassinats avaient été prémédités et planifiés par l’armée salvadorienne. Et que le gouvernement de l’époque n’avait jamais enquêté sur ces faits, ni sanctionné les auteurs de ces crimes. 

La situation a changé au Salvador. Et cela depuis le mois de juillet de l’an passé. La Cour suprême a en effet déclaré inconstitutionnelle la loi d’amnistie, celle-là même qui avait laissé dans une impunité totale les crimes de guerre ou les crimes contre l’humanité perpétré durant le conflit.

 

Voilà pourquoi l'Association salvadorienne pour les droits de l'homme a décidé de solliciter, en janvier prochain, l'ouverture de ce dossier par un tribunal de la petite ville de Dulce Nombre de Maria, au nord du pays, là où avaient été abattus ces quatre journalistes néerlandais.

Le 16 novembre 1989, six prêtres jésuites assassinés

Il y a quelques jours, l’Université jésuite du Salvador a demandé à un tribunal la réouverture du procès pénal contre les militaires salvadoriens qui, en 1989, avaient assassinés de sang-froid six prêtres jésuites, dont cinq de nationalité espagnole.

Deux ans après ce massacre, un procès avait déjà été ouvert contre les auteurs de ces crimes. Mais les militaires avaient finalement été libérés en 1993. Il aura fallu attendre le début de cette année 2017 pour que soient arrêtés au Salvador 4 des 17 militaires impliqués, contre lesquels un mandat d’arrêt international avait été lancé par la justice espagnole, qui veut aussi les juger !

 

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