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Etats-Unis

Réforme fiscale: le cadeau de Noël qui pourrait donner de l'air à Donald Trump

Le président américain Donald Trump a engrangé, dans la nuit du vendredi au samedi 2 décembre 2017, sa plus précieuse victoire d'étape depuis son arrivée à la Maison Blanche, avec l'adoption par le Sénat d'une réforme historique de la fiscalité et d'une gigantesque baisse d'impôts. De quoi renvoyer au second plan la bombe à retardement Flynn et occuper l'espace pour les mois à venir, selon Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l'université Paris 2.

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, et sa compagne Melania, le 30 novembre 2017 à Washington au moment d'allumer le sapin de Noël de la Maison Blanche.
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, et sa compagne Melania, le 30 novembre 2017 à Washington au moment d'allumer le sapin de Noël de la Maison Blanche. REUTERS/Jonathan Ernst
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Donald Trump vit une fin de semaine paradoxale. D’un côté, la menace de l’affaire russe n’a jamais semblé si proche de son bureau, avec l’inculpation de son ancien conseiller à la sécurité intérieure, Michael Flynn, qui a reconnu avoir menti au FBI sur les liens qu’il avait tissé avec la Russie pendant la campagne, et promis qu’il collaborerait avec la justice.

De l’autre, sa réforme fiscale, présentée comme « historique », a été adoptée de justesse au Sénat, par 51 voix contre 49, et doit maintenant être harmonisée avant la fin décembre avec la version adoptée le 16 novembre par la Chambre des représentants. Le premier grand texte législatif du mandat du 45e président des Etats-Unis.

Cette réforme fait l’objet de nombreuses critiques de la part du Parti démocrate, qui explique qu’il s’agit d’une réforme pour les plus fortunés. Les démocrates estiment que le Parti républicain en payera les conséquences lors des prochaines échéances. Un sentiment que ne partage pas Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l'université Paris 2 Panthéon-Assas.

« Jusqu’à Noël, on ne va entendre parler que de ces cadeaux fiscaux »

Pour ce spécialiste des Etats-Unis, cette réforme pourrait bien avoir l’effet inverse. « C’est une immense victoire, même pour Donald Trump, qui n’arrivait absolument pas à trouver la porte d’entrée de la réforme législative et qui va pouvoir expliquer qu’il vient d’offrir un formidable cadeau de Noël à tous les Américains », explique-t-il.

« Vous pouvez être certain qu’à partir d’aujourd’hui et jusqu’à Noël, on ne va entendre parler que de ces cadeaux fiscaux qui ont été faits aux Américains. Donc, ce que les gens vont regarder en premier lieu, c’est ce qu’ils pourront dépenser à Noël et mettre sur la table de Noël ou autour du sapin », estime Jean-Eric Branaa.

Le maître de conférences y voit « un appel d’air extraordinaire pour le Parti républicain ». Les démocrates, qui ont tout misé sur l’anti-trumpisme, « ont à reconstruire très vite un programme d’opposition » face à ce président. Car ce dernier « vient de trouver donc un nouveau moteur et va le claironner sur tous les tons », anticipe-t-il.

Donald Trump espère que la croissance va s'en retrouver décuplée

« Concrètement, une famille avec deux enfants, qui gagne 50 000 dollars, économisera 1 600 dollars sur la réforme des impôts. Les entreprises ont leurs factures qui baissent, de 35 % à 20 % de taxes. Donald Trump explique que l’économie américaine va être formidablement dopée. Il estime que 4 000 milliards de dollars vont revenir aux Etats-Unis. »

Croissance espérée par le président américain : entre 3 et 5 % de façon soutenue sur l’ensemble de son mandat. Et au passage, le Congressional Budget Office (CBO) se penche déjà sur les conséquences en matière de déficits d’un « petit aspect de cette réforme qui est encore inaperçu, le retrait de l’obligation de s’assurer à l’Obamacare ».

Pour Jean-Eric Branaa, « en même temps, ce qui a été voté, c’est quasiment la fin de l’Obamacare », du moins tel qu’imaginé par ses initiateurs. « Entre 4 et 13 millions de personnes vont se retrouver sans assurance, principalement les gens en bonne santé qui du coup vont dire : "Je suis en bonne santé, je n’ai plus besoin de m’assurer.»

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