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Etats-Unis

Ingérences russes présumées: Jeff Sessions à nouveau entendu par le Congrès

La Russie a-t-elle influencé l’élection américaine de 2016 ? L’équipe de Donald Trump a-t-elle établi des contacts secrets à Moscou pendant la campagne présidentielle ? Y a-t-il eu collusion avec la Russie ? Ces questions, résumées dans ce qu’on appelle « l’affaire russe », sont devenues le boulet du président Trump. Il ne se passe pas un jour sans nouvelles révélations. Ce mardi 14 novembre 2017, le ministre de la Justice Jeff Sessions sera entendu par une commission de la Chambre des représentants.

Le secrétaire américain à la Justice, Jeff Sessions, le 27 octobre dernier à New York.
Le secrétaire américain à la Justice, Jeff Sessions, le 27 octobre dernier à New York. REUTERS/Brendan McDermid
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• Que peut-on attendre de cette audition ?

Sans doute pas de nouvelles révélations, mais des explications. Car la position de Jeff Sessions, conseiller diplomatique de Donald Trump pendant la campagne présidentielle, est devenue très inconfortable.

Lors d’une audition devant le Sénat en juin dernier, il avait déclaré n’avoir « jamais rencontré ou eu de conversation avec un quelconque responsable russe ou étranger concernant une quelconque ingérence dans une campagne ou une élection aux Etats-Unis ». Jeff Sessions a ajouté qu’il n’avait « connaissance d’aucune conversation de ce type par quiconque appartenant à la campagne de Donald Trump ».

• Sessions face à ses contradictions

Cette affirmation a été contredite par un ancien conseiller du président, George Papadopoulos. Son témoignage met Jeff Sessions en difficulté, estime l’historien et spécialiste des Etats-Unis Corentin Sellin.

Le 31 mars 2016, George Papadopoulos avait assisté à une réunion sur la sécurité nationale présidée par Donald Trump, en présence de Jeff Sessions. Lors de cette réunion, George Papadopoulos s'était targué de pouvoir organiser une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et le candidat républicain. Une proposition rejetée par Jeff Sessions.

Mais un autre conseiller en politique étrangère, Carter Page, s’est rendu à Moscou quelques mois plus tard. Interrogé par les élus américains, il a reconnu l'existence des rencontres avec des responsables russes, et a concédé avoir prévenu Jeff Sessions de ce déplacement en Russie.

Un simple oubli de la part du ministre de la Justice qui avait témoigné sous serment devant le Sénat ? En tout cas, il y a un énorme écart entre ses premières déclarations et les éléments révélés par l’enquête du procureur spécial Robert Mueller. L’opposition démocrate a déjà fait savoir que ce mardi, elle allait mettre Jeff Sessions face à ces contradictions.

Les présidents Trump et Poutine, le 11 novembre dernier à Danang, au Vietnam, pour le forum de l'APEC.
Les présidents Trump et Poutine, le 11 novembre dernier à Danang, au Vietnam, pour le forum de l'APEC. REUTERS/Jorge Silva

• Quel lien entre les auditions au Congrès et l’enquête du procureur ?

Au total, il y a trois enquêtes distinctes en cours. Au début, il y avait quelques tensions entre les parlementaires et le procureur. Mais à présent, ces enquêtes évoluent en parallèle avec un échange d'informations, même si chacune a ses propres objectifs selon Corentin Sellin.

« Pour l’enquête Mueller, il s’agit d’établir s’il y a des crimes et des délits qui ont été commis et s’ils doivent être sanctionnés par la justice. Les enquêtes du Sénat et de la Chambre vont se concentrer davantage sur l’aspect politique de l’affaire, pour savoir s’il y a des choses susceptibles à défausser le jeu démocratique », explique-t-il.

• Les enquêtes convergent vers la Maison Blanche

Trois anciens membres de l’équipe du président ont déjà été mis en examen : Paul Manafort, qui avait dirigé la campagne de Donald Trump, son associé Richard Gates et George Papadopoulos, dont le témoignage - on l’a vu - ébranle les déclarations du ministre de la Justice.

Pour l’instant, Donald Trump n’est pas visé directement. Mais selon Corentin Sellin, « le feu se rapproche » du président. Interrogé sur Fox News, son chef de cabinet John Kelly pense néanmoins que toute cette affaire sera bientôt finie. « Apparemment, il reste peu de témoins à auditionner, explique-t-il. On espère que l’enquête touche à sa fin. Comme pour toute autre personne c’est effectivement perturbant pour le président de faire l’objet d’une enquête. »

Depuis des mois, l’affaire russe fait la Une des médias. Pas un jour sans nouvelles révélations. Le président se veut serein, mais ses tweets laissent supposer une certaine nervosité. L’espoir de John Kelly d’une fin rapide des enquêtes est-il fondé ? Si on se réfère à d’autres enquêtes de procureurs spéciaux, comme celle menée par Kenneth Starr sous la présidence Clinton, le doute est permis.

Les procédures prennent plusieurs années. Même chose pour les enquêtes parlementaires. On est sans doute parti pour un marathon qui durera jusqu’à la fin du mandat présidentiel. Avec des conséquences politiques et électorales imprévisibles.

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