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Etats-Unis

Affaire russe: Jeff Sessions adopte une ligne de défense un peu fragile

Le secrétaire américain à la Justice était auditionné par la commission judiciaire de la Chambre des représentants ce mardi 14 novembre. Jeff Sesssions devait s’expliquer sur les interférences russes pendant la campagne électorale. Lors d’une précédente audition, Jeff Sessions avait assuré ne pas avoir connaissance de contacts avec les Russes, mais ce mardi le ministre de la Justice a finalement reconnu avoir participé à une réunion au cours de laquelle un ancien conseiller de Donald Trump avait vanté ses relations privilégiées avec Moscou.

Le ministre américain de la Justice Jeff Sessions pendant une audition devant la Commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants, à Washington, le 14 novembre 2017.
Le ministre américain de la Justice Jeff Sessions pendant une audition devant la Commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants, à Washington, le 14 novembre 2017. Brendan Smialowski / AFP
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Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet

C’est une ligne de défense un peu fragile que le ministre de la Justice a tenue face aux membres de la Chambre des représentants : malgré sa nouvelle version des faits, Jeff Sessions assure ne jamais avoir menti.

« C’est seulement après que les médias ont révélé l’existence de cette réunion avec George Papadopoulos que je m’en suis souvenu », a-t-il expliqué.

Je ne me souvenais pas de cette réunion jusqu'à ce que je vois des reportages dans les médias à ce sujet. Je me souviens maintenant de cette réunion en mars 2016 à l'hôtel Trump à laquelle assistait George Papadopoulos, mais je n'ai pas de souvenir précis des détails de ce qu'il a dit pendant cette réunion. Après avoir lu ses déclarations et si je me fie à mes souvenirs, je crois que j'ai voulu lui signifier clairement qu'il n'était pas autorisé à représenter la campagne auprès des Russes ou de tout autre gouvernement étranger. Mais je ne me souvenais pas de cet événement qui s'est déroulé il y a plus de dix-huit mois, avant mon témoignage il y a quelques semaines. Si je m'en étais souvenu j'aurais été heureux de l'évoquer, car j'ai repoussé son offre.

00:48

Jeff Sessions en audition : «Je n'ai pas de souvenir précis des détails de ce qu'il a dit pendant cette réunion»

Anne Corpet

Au cours de cette rencontre organisée en mars 2016, le conseiller de campagne George Papadopoulos avait proposé d’organiser une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Mais Jeff Sessions ne se souvient pas de sa réponse à cette suggestion. « Je pense que je lui ai dit de mettre un terme à ses relations avec les Russes », a déclaré le ministre devant la Chambre des représentants. Avant d’affirmer avec force : « J’ai toujours dit la vérité au sujet des contacts avec la Russie. Je n’ai pas menti. Au moment de ma précédente audition, je ne me souvenais pas de cette réunion qui avait eu lieu 18 mois auparavant ».

Mais sous le feu roulant des questions de plus en plus précises des représentants en particulier démocrates sur les ingérences russes, la petite phrase la plus employée de Jeff Sessions pendant cette audition aura été : « Je ne m’en souviens pas ». Une formule qui lui laisse la possibilité de revenir sur ses propos sans risquer d'être accusé de parjure, comme l'explique la chercheure Célia Belin.

C'est une manière pour lui de se protéger parce que ne pas se souvenir, c'est une manière de ne dire ni oui ni non.

00:56

Célia Belin, chercheure à la Brooking Institution à Washington

Anne Corpet

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