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Cuba

Cuba: les Etats-Unis font marche arrière

Ce jeudi 9 novembre, les nouvelles restrictions de l’administration américaine à l’encontre de Cuba entrent en vigueur. Ces mesures marquent un retour en arrière dans les relations entre les deux pays. Alors que Barack Obama avait, lors de son dernier mandat, levé de nombreuses restrictions et s’était rendu en visite officielle à La Havane en mars 2016, son successeur à la Maison Blanche, Donald Trump, a choisi de durcir le ton et de mettre un sérieux bémol au réchauffement diplomatique entre ces deux anciens ennemis.

Le président des Etats-Unis Donald Trump annonce le détricotage du rapprochement opéré par Barack Obama avec Cuba, le 16 juin 2017 à Miami.
Le président des Etats-Unis Donald Trump annonce le détricotage du rapprochement opéré par Barack Obama avec Cuba, le 16 juin 2017 à Miami. REUTERS/Carlos Barria
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Les nouvelles restrictions annoncées par l’administration américaine ne sont pas une surprise. Elles avaient été annoncées dès juin dernier, lorsque le président Donald Trump avait déclaré son intention de réaliser une « rupture symbolique » par rapport à la politique de rapprochement entreprise par Barack Obama.

A l’époque, on ne savait pas exactement en quoi consisterait cette rupture. Mais après la publication par le département d’Etat de ces nouvelles dispositions, les intentions de Washington sont désormais plus claires : en plus des restrictions des déplacements des Américains à Cuba, ce sont surtout des mesures économiques qui entrent en vigueur.

Une volonté affichée de restreindre les échanges économiques

Barack Obama avait assoupli de nombreuses règles dans le domaine des échanges. Les nouvelles restrictions marquent en quelque sorte un retour en arrière. Le but des mesures annoncées mercredi est d’empêcher que ces échanges ne bénéficient à « l’armée cubaine, aux renseignements ou aux services de sécurité cubains ». Toute transaction avec ces entités est désormais interdite.

Le problème, en prenant par exemple le cas de l’armée cubaine, est qu’elle gère un conglomérat qui contrôle une bonne partie de l’industrie touristique, près de 80 hôtels selon l’administration américaine. Des hôtels gérés par des entreprises étrangères, mais qui restent sous contrôlent de l’armée. Au total, 60% de l’industrie touristique est détenue par de tels conglomérats. Du coup, les Américains ne pourront plus s’y rendre sous peine d’enfreindre ces restrictions.

Comment réagissent les autorités cubaines à cette interdiction ? Au-delà du manque à gagner important, puisque depuis le réchauffement diplomatique beaucoup d’Américains se rendent en vacances sur l’île, il y a également un manque à gagner pour les entreprises américaines selon La Havane. En effet, elles ne pourront plus investir sur place et vont se faire doubler par la concurrence, sachant que Cuba est en plein essor touristique avec déjà quatre millions d’étrangers qui se sont rendus cette année sur l’île. A près de deux mois de la fin de l’année, La Havane a déjà atteint le nombre de touristes qui avait visité l’île en 2016.

Un tournant pour le tourisme à Cuba pourtant en plein essor

Ce chiffre risque désormais de baisser puisqu’en plus de ces restrictions en matière d’échange, des restrictions en termes de voyage entrent également en vigueur à compter de ce jeudi 9 novembre. Désormais, il est interdit pour tout ressortissant américain de se rendre à Cuba en vacances ou même en voyage d’affaires. La seule manière pour un Américain de se rendre à La Havane est dans le cadre d’un voyage dit culturel. Pour que cela soit réalisable, il faut bénéficier d’un parrain, une sorte de sponsor qui ne peut être qu’une organisation basée aux Etats-Unis. Et il faut qu’un membre de cette organisation se déplace à Cuba pour qu’un tel voyage soit réalisable, à moins que la personne ne soit déjà membre de cette structure. Ces dispositions existaient avant le réchauffement diplomatique, il s’agit donc là encore d’un retour en arrière.

Ces nouvelles restrictions soulignent la tension qui règne entre ces deux pays depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump. Le président américain n’a jamais caché ses intentions. Durant sa campagne électorale, il avait été très clair sur ce sujet. Et lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre dernier, il n’avait pas hésité à taxer le régime cubain de « corrompu et déstabilisateur », ajoutant que « partout où le socialisme ou le communisme ont été appliqués, ils ont apporté l’angoisse, la dévastation et l’échec ».

Preuve supplémentaire de la défiance de la Maison Blanche à l’égard du régime castriste, chaque année Cuba présente une résolution aux Nations Unies pour la levée de l’embargo américain. Et si l’année dernière l’administration Obama s’était abstenue, cette année les Etats-Unis ont voté contre avec Israël, allié indéfectible des Américains et seul autre pays qui refuse cette levée de l’embargo.

Côté cubain, ces nouvelles restrictions vont avoir un impact sur le secteur public, mais également le petit secteur privé d’autoentrepreneur qui est en train d’émerger. Pour de nombreux experts, le peuple cubain va principalement être affecté par ces nouvelles mesures.

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