Irma se renforce à l'approche de la Floride, Jose arrive aux Antilles
L'ouragan Irma s'est abattu sur Cuba ce vendredi 8 septembre, après s'être renforcé, repassant en tempête de catégorie 5. Il se dirige désormais vers la Floride, aux Etats-Unis. En parallèle, un autre ouragan, Jose, se rapproche des Antilles, tandis qu'un troisième cyclone, Katia, a touché le Mexique, déjà meurtri par un violent séisme vendredi 8 septembre.
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Plus du quart de la population de la Floride était sous le coup d'un ordre d'évacuation samedi, selon le gouverneur de cet Etat du sud-est des Etats-Unis menacé par l'arrivée dans les prochaines heures du puissant ouragan Irma.
Les services de secours de Floride « estiment que 6,3 millions d'habitants de la Floride ont reçu l'ordre d'évacuer », contre 5,6 millions vendredi soir, a indiqué le bureau du gouverneur dans un communiqué. L'ouragan Irma, attendu donc avec inquiétude en Floride, a atteint Cuba samedi après avoir fait au moins 25 morts dans les Caraïbes, désormais menacées par un autre ouragan, Jose, de catégorie 4.
Après avoir atteint la catégorie 5, la plus élevée, dans la nuit, Irma a été abaissée en catégorie 3 ce samedi après-midi avec des pointes de vents à 205 km/h à 15H00 TU, mais il devrait « se renforcer en chemin vers le sud de la Floride » et l'archipel américain des Keys qu'il doit frapper dès « dimanche matin », prévient le centre américain des ouragans NHC.
Après avoir semé de nombreuses destructions dans le centre et l'est de Cuba, l'ouragan Irma avec ses rafales de plus de 200 km/h a commencé samedi soir à prendre la direction de la Floride, selon les autorités cubaines. A partir de 18h locales (22h TU), l'oeil de l'ouragan, localisé à moins de 100 km au nord de la station balnéaire cubaine de Varadero (dans le centre-ouest), a pris la direction du nord-ouest et a commencé à s'éloigner des côtes cubaines. Vers minuit heure locale (4h TU), l'oeil d'Irma devrait se trouver au milieu du détroit de Floride, et l'ouragan pourrait commencer à frapper les côtes de Floride vers 6h (10h TU) dimanche, a-t-il ajouté.
►Les Etats-Unis en état d'alerte
L’ouragan Irma s’approche de la Floride mais semble perdre en intensité. Le gouverneur de l’Etat est resté néanmoins très alarmiste et a appelé les habitants à ne plus sortir de chez eux. Dans le centre-ville de Miami, quasiment plus aucune voiture ne circulait samedi dans la journée, hormis les véhicules de la police. Toutes les vitrines ont été barricadées de bois. Quelques rares piétons promenaient leur chien ce samedi matin une dernière fois avant l’arrivée d’Irma. Chacun se prépare à une longue nuit, rapporte l'envoyée spéciale de RFI à Miami, Anne Corpet.
Clear enough ? #Miami #irma @RFI pic.twitter.com/61g1Rk1xw5
anne corpet (@annecorpet) 9 septembre 2017
Le vent s’est mis à souffler, et l’on commence tout juste à voir ployer les palmiers. La trajectoire d’Irma a légèrement dévié pendant la nuit, la métropole pourrait finalement être relativement épargnée : l’oeil du cyclone devrait frapper la baie de Tampa plus à l’ouest après avoir balayé l’archipel des Keys, à la pointe méridionale des Etats-Unis.
Irma a rétrogradé mais reste néanmoins extremement menaçante et le gouverneur de Floride demeure très alarmiste : Rick Scott a déclaré ce samedi matin que l’ouragan serait le plus catastrophique de l’histoire de l’Etat et multiplie les mises en garde. Il a ordonné l’évacuation de près de six millions de personnes. L'exode vers le Nord a été massive, et selon les autorités, plus de 20 000 lits sont déjà occupées dans la quarantaine d'abris ouverts dans la ville, et la police patrouille, pour contraindre les sans domicile fixes de rejoindre ces centres.
Nos fenêtres sont aux normes anti-ouragan, elles sont censées résister...
A Miami, dans le quartier de Biskayne Park, situé entre le canal et l'océan : reportage
.L'ouragan Andrew, qui avait laminé la majeure partie du sud de la Floride en 1992, « était un ouragan de catégorie 5 mais très, très petit, compact, comparé à ce à quoi nous assistons avec Irma », a rappelé le patron de l'Agence américaine de gestion des situations d'urgence (Fema), Brock Long.
Aux Etats-Unis, l'état d'urgence déjà en vigueur en Floride, en Géorgie et en Caroline du Sud a été étendu à la Virginie, plus au nord.
Pour venir en aide aux autorités fédérales ou locales, l'US Navy a annoncé vendredi l'envoi depuis le port de Norfolk, en Virginie, d'un porte-avion, l'USS Abraham Lincoln. L'armée américaine a également dépêché deux véhicules de débarquement amphibies et un destroyer. Ces quatre navires, transportant 300 hommes et 27 hélicoptères, devront apporter si besoin une aide médicale, maritime, logistique et sécuritaire aux personnes affectées.
► L'ouragan passe par Cuba
Alors que la Floride attend son arrivée avec angoisse, l'ouragan Irma a atteint Cuba au bout de la nuit vendredi soir, après avoir laissé une traînée mortelle à travers les Caraïbes désormais menacées par un autre ouragan, Jose.
Irma, rétrogradé en catégorie 4 vendredi matin, a finalement repris de la vigueur dans la nuit de vendredi à samedi, retrouvant son niveau 5, le plus élevé, à l'heure de frapper Cuba. Avec des rafales atteignant jusqu'à 256 km/h au moment où il a touché les côtes cubaines, selon les médias d'Etat, Irma est le plus puissant ouragan dont l'oeil touche directement l'île depuis 1932.
Caibarién, ville de pêcheurs du centre de Cuba, fait partie des localités les plus affectées par l'ouragan Irma à Cuba. La mer a pénétré dans les rues de la ville sur une longueur de 400 mètres.
Après avoir fait au moins 25 morts durant son passage sur les Caraïbes depuis mercredi, le cyclone a abordé Cuba par l'archipel de Camagüey à 03 h TU samedi. Avant l'arrivée d'Irma, des pluies diluviennes s'étaient déjà abattues sur l'île, où un million de personnes ont été évacuées par précaution.
Dans les zones touristiques de la côte nord de Cuba, plus de 10 000 touristes étrangers et plusieurs milliers de vacanciers cubains ont été transportés en lieu sûr, et la capitale La Havane était en état d'alerte.
Jusqu'à dimanche après-midi, La Havane et les provinces voisines de Mayabeque et d'Artemisa, dans l'ouest du pays, devraient continuer à subir les effets d'Irma : une forte houle, des vagues de jusqu'à huit mètres et des pénétrations maritimes importantes. La défense civile a placé les trois provinces en phase d'alarme, le niveau maximum du dispositif d'alerte cubain.
► Les Antilles sur le qui-vive
Après les ravages d'Irma, c'est désormais l'ouragan Jose, qui s'est renforcé vendredi en catégorie 4, avec des vents de 240 km/h, qui menace les îles caraïbéennes. Saint-Martin et Saint-Barthélemy ont à nouveau été placés en alerte rouge cyclonique. « On a à peine eu le temps de réaliser Irma que Jose arrive », confiaient des résidents de l'île française de Saint-Barth, où les secours peinent à s'organiser.
De nombreuses infrastructures ont été détruites, notamment l'acheminement de l'eau, qui ne coule plus des robinets depuis jeudi. Un grand dispositif de ravitaillement est mis en place par les acteurs de l'hydraulique, comme le groupe Saur, habituellement présent sur place qui envoie des renforts depuis.
Christophe Piednoel, porte-parole de Saur
« La particularité de l’île de Saint-Barthélemy c’est qu’elle n’a ni cours d’eau, ni nappe phréatique, explique son porte-parole Christophe Piednoel. Toute l’eau est produite par une usine de dessalement d’eau de mer, qui nécessite de l’énergie », Problème, l'électricité a été coupée et l'usine est à l'arrêt depuis le passage de l'ouragan.
→ A la Une de la revue de presse française : « Razzias dans les décombres »
Sur l'île de Saint-Martin, l'ampleur des dégâts provoqués par l'ouragan Irma saute aux yeux. Les collines habituellement couvertes d'une végétation tropicale luxuriante sont désormais brunes, comme brûlées. Dans la ville de Marigot, chef-lieu de la partie française de Saint-Martin, c'est le chaos : toitures crevées, éventrées, débris de tôle, de ferraille et de végétaux jonchant le sol.
« L'eau est montée jusqu'au deuxième étage, on n'avait plus d'eau (courantes, NDLR), plus d'électricité, plus d'informations, juste du bruit, du bruit, un bruit assourdissant », a expliqué Gary Epstein, un touriste américain.
Avec un cyclone on ne sait jamais, il peut passer plus proche ou plus loin… Jusqu’à la dernière minute on ne saura pas. Donc avec des tonnes et des tonnes de gravats, si on a 200 km/heure de vent, tout ça, ça va encore voler. Rien n’est sécurisé. On est à 48 heures, là, de ce qui s’est passé. On ne peut pas supporter ça !
Agnès Etchegoyen, habitante de Saint-Martin
Le coût des dommages provoqués par l'ouragan monstre Irma sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy est évalué à 1,2 milliard d'euros, a indiqué samedi la Caisse centrale de réassurance (CCR), réassureur public français spécialisé dans les catastrophes naturelles. « Ce montant recouvre les dommages aux habitations, aux véhicules et aux entreprises » couverts par le régime d'indemnisation des catastrophes naturelles, a précisé CCR dans un communiqué.
Pour venir en soutien aux ONG présentes sur place, les entreprises de Guadeloupe ont par ailleurs créé un fonds d'aide à Saint-Martin. Elles se mobilisent pour fournir des vivres et du matériel au territoire sinistré.
Louis Collomb, vice-président de l'Union des entreprises Medef de Guadeloupe
« L’urgence là-bas aujourd’hui ça va être de l’eau, du lait, un peu de nourriture pour bébés par exemple, certains médicaments… explique Louis Collomb, le vice-président de l'Union des entreprises Medef de Guadeloupe. Les pharmacies ont été touchées, donc elles sont en train de faire un inventaire. Donc on a un travail aussi avec le Syndicat des pharmaciens. Après, la difficulté pour nous c’est d’organiser à l’arrivée la réception de ces biens et leur distribution relativement équitable en fait. Il y a des gens qui ne savent pas où dormir. On a beaucoup de demandes de rapatriements. »
► Katia touche le Mexique
L'ouragan Katia, qui a touché la côte est du Mexique dans la nuit de vendredi à samedi, a été rétrogradé ce samedi matin en tempête tropicale, selon le Centre national des ouragans (NHC) américain. Un glissement de terrain dû
à la tempête Katia a fait deux morts au Mexique.
L'ouragan qui avait atteint vendredi la catégorie 2, avec des vents de 155 km/h, avait été rétrogradé en catégorie 1 avec des vents de 120 km à son arrivée au Mexique, déjà frappé jeudi soir heure locale par un séisme de magnitude 8,2 sur sa côte pacifique qui a fait au moins 61 morts.
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