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Colombie

Colombie: cessez-le-feu entre le gouvernement et les rebelles de l'ELN

Un accord de cessez-le-feu a été annoncé en Colombie, lundi 4 septembre, entre les autorités de Bogota et les rebelles de l'ELN, l'Armée de libération nationale. C'est le deuxième groupe rebelle du pays après les FARC. L’ELN avait entamé des négociations l'hiver dernier après trois ans de pourparlers secrets. Elle s’est félicitée sur son compte Twitter de ce cessez-le-feu bilatéral conclu pour une durée de 102 jours précisément.

Yerson, le commandant de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dans la jungle du nord-ouest de la Colombie, le 30 août 2017.
Yerson, le commandant de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dans la jungle du nord-ouest de la Colombie, le 30 août 2017. REUTERS/Federico Rios
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Avec nos correspondants à Bogota et Quito, Marie-Eve Detoeuf et Eric Samson

L’annonce du cessez-le-feu avec les « elenos » - comme on les appelle en Colombie - n’a pas vraiment surpris. Depuis des semaines, la rumeur courrait que les guérilleros de l'ELN allaient faire un geste à l’occasion de la venue du pape François, attendu ce mercredi à Bogota.

« Aujourd'hui, 4 septembre, exactement cinq ans après avoir annoncé l'accord-cadre avec les FARC qui nous a conduit à la paix avec cette guérilla, nous signons à Quito, après d'intenses négociations, un accord pour déclarer un cessez-le-feu bilatéral avec l'ELN. Ce cessez-le-feu entrera en vigueur le 1er octobre, et durera cent deux jours, donc jusqu'au 12 janvier l'an prochain », a pu annoncer hier, à la télévision, le président colombien Juan Manuel Santos.

Proche de l'Eglise

L’ELN a été historiquement très proche de l’Eglise catholique. Dans les années 1960, plusieurs prêtres, dont le très célèbre Camilo Torres, avaient rejoint les rangs de l’organisation armée. Mais le lien s’est distendu et il est permis de penser que le cessez-le-feu résulte surtout d’un calcul politico-médiatique de l’ELN et du gouvernement.

Il s’agit d’un cessez-le-feu bilatéral, c’est dire que l’ELN marque un point. Le gouvernement aurait évidemment préféré un cessez-le-feu unilatéral, à l’image de ce qu’il avait obtenu des FARC.

Mais près un conflit de plus de 50 ans qui a provoqué la mort de 26 000 personnes et plus de 60 000 disparus, le gouvernement colombien et l’ELN souhaitaient surtout un signe d’espoir, notamment avant la visite du souverain pontif. Et à Quito, en Equateur, lieu où se sont tenues les négociations, l'optimisme était de mise. « Après six mois de travaux publics et ardus, il ne fait pas de doute que cet accord de cessez-le-feu, de suspension des hostilités, est un accord très important », déclarait ainsi hier Juan Camilo Restrepo, chef de la délégation officielle.

Cet optimisme est partagé par l’ELN qui, dans un tweet, a remercié « toutes celles et ceux qui ont résolument appuyé les efforts pour parvenir au cessez le feu », dont le gouvernement équatorien qui parle « d’un grand pas pour la région ».

« Pour que la paix s’installe en Colombie, nous devons tous changer, expliquait ce lundi Pablo Beltrán, le chef de la délégation de la guérilla guévariste. Le fait de vous présenter aujourd’hui en Equateur l’accord dit de Quito, un accord portant sur un cessez le feu bilatéral d’une durée d’un peu plus de 100 jours, est la preuve que nous pouvons tous changer. »

L’ELN est une organisation très décentralisée, beaucoup moins disciplinée que ne l’étaient les FARC. La question maintenant est évidemment de savoir si le cessez-le-feu sera respecté dans la durée. A court terme, le pape peut d'ores et déjà se féliciter du succès de sa visite.

 → (RE)LIRE :Colombie: après les FARC, l’ELN veut aussi son accord de paix

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