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Etats-Unis

Etats-Unis: l'ouragan Harvey à l'heure des réseaux sociaux

Face aux énormes dégâts provoqués par l'ouragan Harvey, et le nombre croissant de réfugiés, les autorités fédérales et locales américaines n’arrivent pas toujours à fournir l’aide nécessaire. Cette année toutefois, elles bénéficient d’une technologie qui n’existait pas encore du temps de Katrina en 2005 : les réseaux sociaux.

Corpus Christi, Texas, le 25 août à l'approche d'Harvey.
Corpus Christi, Texas, le 25 août à l'approche d'Harvey. REUTERS/Adrees Latif
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De notre correspondant à Washington,

Twitter, Facebook, Reddit et divers autres réseaux sociaux ont joué cette année un rôle significatif pour aider les sinistrés de l'ouragan Harvey. Illustration avec le cas de Bobby Lopez, rapporté par le Dallas Morning News.

Dimanche à 3 h du matin, alors que son garage est envahi par les eaux, il appelle le numéro 911, qui est un peu l’équivalent de police-secours en France. Il reçoit un message lui demandant d’attendre, car les appels viennent de tous les côtés. Il essaiera de nouveau à plusieurs reprises, toujours sans succès.

C’est alors qu’il se tourne vers Twitter, envoyant le message suivant : « Ma mère est bloquée à Singwood. Elle est âgée et handicapée. J’ai mon neveu avec moi. »  Grâce à ce tweet, il sera secouru un peu plus tard avec les siens par un voisin qui avait un bateau.

Les autorités plutôt réfractaires au fait de privilégier Twitter au 911

Les appels à l’aide se sont multipliés par centaines sur Twitter ou Facebook : une photo montrant des personnes âgées dans une maison de retraite a été retweetée 207 fois, permettant d’évacuer une quinzaine de pensionnaires.

Paul Zukunft, commandant des garde-côtes américains, explique que les autorités utilisent tous les canaux, y compris les réseaux sociaux, pour localiser les personnes en détresse.

Pour trouver des gens à sauver, nous surveillons tous les réseaux d'information possibles: les appels téléphoniques d'urgence, mais aussi les messages sur Twitter. Nous regardons Google Maps pour localiser les émetteurs de ces messages. Et quand il y a une concentration de messages dans un endroit précis, nous pouvons intervenir

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Paul Zukunft, commandant des garde-côtes américains

RFI

Bien des appels ont émané de familles ayant un parent handicapé ou malade. Dans un cas, une femme enceinte s'est manifestée. Dans le flux, un éleveur de chevaux recommandait aussi aux propriétaires d’écrire leur numéro de téléphone sur le sabot de leurs montures au cas où certaines s’échapperaient de leur écurie.

Il semble que les autorités ne soient pas toujours très enthousiastes. Les gardes-côtes ont recommandé d’appeler le centre de secours 911, ou un autre numéro, le 311, plutôt que de communiquer sur les réseaux sociaux.

En principe, passer par les canaux traditionnels permet aux secours officiels de pouvoir intervenir plus rapidement. Le problème, c’est que comme dans le cas de Bobby Lopez, les lignes sont souvent encombrées.

Autre raison pour cette méfiance des autorités : certains utilisent les réseaux sociaux à mauvais escient, donnant de fausses nouvelles ou utilisant des photos d’inondations précédentes.

Les réseaux sociaux, ce sont aussi des commentaires malvenus

Ce qu’il y a d’un peu attristant, c’est que certains utilisent aussi la Toile pour faire des commentaires vraiment déplacés sur le Texas et les Texans. Un internaute écrit : « Si les Texans veulent de l’argent, qu’ils augmentent leurs impôts ou qu’ils utilisent les fonds de Trump pour le mur. »

« Humour noir pour une ville qui se noie, pas gentil pour le Texas », réplique un autre utilisateur, qui se désole de ce manque d’humanité. Mais cela reste tout de même une exception, loin de la très grande solidarité de nombreux groupes de volontaires qui ont répondu aux appels de personnes en détresse.

Le Time Picayune, journal de Louisiane, vient de mettre à la disposition de ces personnes en détresse une plateforme de communication, pour remercier les Texans de ce qu’ils avaient fait pour les Louisianais au moment de Katrina.

→ Voir aussi : [Diapo] L'agence des situations d'urgence appelle la population à l'aide

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